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Comment l'économie française "s'ubérise"

Uber n'est qu'un exemple de la tendance parmi d'autres

Uber n'est qu'un exemple de la tendance parmi d'autres - BFM Business

Les taxis mais aussi les hôteliers ou les producteurs d'énergie... Nombreux sont les professionnels qui voient leur activité concurrencée par les particuliers grâce ou à cause du numérique.

L'"ubérisation", le mot est depuis quelques mois synonyme d'un profond changement de la société. Mis sous le feu des projecteurs avec les taxis, tous les secteurs de l'économie pourraient se retrouver un jour ou l'autre touchés par cette lame de fond qui recoupe différentes réalités.

Devenir chauffeur de taxi en transportant (dans sa propre voiture) des personnes que l'on ne connaît pas grâce à l'application UberPOP. S'improviser hôtelier en louant son appartement à des vacanciers via Airbnb. Se transformer en producteur d'énergie en posant et en gérant l'électricité produite par des panneaux solaire. Voilà quelques exemples d'ubérisation de l'économie. Un phénomène, rendu possible par le numérique et que plus rien ne semble désormais pouvoir inverser.

Cette tendance permet aussi et surtout de démocratiser des secteurs dans lesquels la concurrence est réduite, les prix élevés et la demande non satisfaite. Transports, services et même peut être bientôt banques, pour Nicolas Colin, expert de l'économie numérique et fondateur de "TheFamily" aucun secteur n'est à l'abri.

"Le jour où les clients s'en vont, c'est fini"

"Pour un chef d'entreprise traditionnel c'est beaucoup plus prudent de considérer que cela va arriver dans son secteur et d'essayer de réfléchir de façon proactive aux positions dominantes de demain", explique-t-il au micro de BFM Business.

"Tant qu'on se dit qu'on est pas concerné, il n'y a aucune raison de rien faire. On ne voit pas que ses clients sont de plus en plus insatisfaits par la façon traditionnelle de les servir. Mais le jour où ces clients s'en vont, ils s'en vont pour toujours et on les a perdu à jamais", prévient-il.

Très critiqué par les professionnels, il n'en reste pas moins que cette ubérisation de l'économie permet une création massive d'emplois non qualifiés. En revanche se pose désormais le problème d'une nouvelle fiscalité qui, pour le moment, échappe complètement au financement de la protection sociale.

David Dauba