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Comment l’Iran est revenu au cœur de la stratégie de PSA

IKAP (Iran Khodro Automobiles Peugeot), contrôlée à 50% par chacun des partenaires, produira trois types de véhicules en commençant en 2017 par le Peugeot 2008.

IKAP (Iran Khodro Automobiles Peugeot), contrôlée à 50% par chacun des partenaires, produira trois types de véhicules en commençant en 2017 par le Peugeot 2008. - CC Wikipedia

Carlos Tavares vient d’officialiser le lancement de l’IKAP, une coentreprise détenue à 50/50 par PSA et le constructeur iranien Ikco. Trois modèles seront lancés l'an prochain avec l’ambition de produire 200.000 véhicules en 2021 dont 30% seront exportés.

"L'Iran joue un rôle central dans l'application du plan stratégique de croissance du groupe PSA", a déclaré Carlos Tavares, son président du directoire, face à des responsables de l'entreprise automobile iranienne Iran Khodro (IKCO).

Lors de cette allocution dans l'enceinte du complexe industriel géant du groupe automobile à Karaj (20 km à l'ouest de Téhéran), M. Tavares a officialisé la raison sociale de la toute nouvelle coentreprise dont le contrat de création définitif a été signé le 21 juin entre PSA et IKCO.

IKAP (Iran Khodro Automobiles Peugeot), contrôlée à 50% par chacun des partenaires, va produire trois types de véhicules en commençant en 2017 par le petit 4x4 urbain Peugeot 2008. Suivront la berline moyenne 301 et la petite cinq-portes 208.

L’Iran va exporter 30% de la production

PSA ambitionne de parvenir à 200.000 unités produites à l'horizon 2021 pour ces modèles, l'échéance de son nouveau plan stratégique "Push to pass", et épouse le but du gouvernement iranien d'exporter 30% de la production.

"L'Iran va être la première base d'approvisionnement pour la région", a assuré M. Tavares, en rappelant l'objectif de PSA de vendre un million de véhicules dans la zone Moyen-Orient et Afrique en 2025. Un chiffre à mettre en rapport avec la production totale du groupe en 2015, près de trois millions d'unités.

Sur le million d'unités escompté, "75% sera produit dans la région pour la région, et bien sûr l'Iran sera le premier producteur", a remarqué M. Tavares.

IKAP représente un investissement de 400 millions d'euros sur cinq ans, partagé entre les deux partenaires de la coentreprise.

PSA avait été contraint de quitter l'Iran en 2012 sous pression des sanctions internationales imposées à la République islamique pour son programme nucléaire controversé. A l'époque lié à l'Américain General Motors, PSA avait ainsi subi un coup très dur: l'Iran constituait son deuxième débouché en volume après la France.

Réintroduire Citroën au Moyen-Orient

L'accord de juillet 2015 entre l'Iran et les grandes puissances, dont la France, sur le programme nucléaire iranien, a entraîné la levée des sanctions sur le secteur automobile, et PSA a été le premier à annoncer une nouvelle joint-venture sur place.

Dans l'intervalle, Iran Khodro a continué à produire des automobiles portant le badge Peugeot (les anciennes 405 et 206), avec des pièces d'origine locale ou chinoise, à raison de quelque 300.000 unités par an.

Avec l'accord du 21 juin dernier, PSA, qui reprend actuellement la maîtrise de l'approvisionnement des pièces, va réintégrer ces véhicules dans ses statistiques de ventes mondiales au second semestre.

Parallèlement, PSA vient de signer un accord de coentreprise avec un autre grand groupe automobile iranien, Saipa, pour réintroduire sa marque Citroën. "La production à Kashan de trois véhicules adaptés au coeur du marché iranien démarrera en 2018" précise le constructeur qui n'a pas donné d'autres détails sur ces modèles dans l'immédiat. Cela se traduit par un investissement de 300 millions d'euros sur cinq ans avec un objectif de production de 150.000 unités par an.

La marque DS aux aspirations "premium" reste quant à elle importée par un groupe tiers, Arian, qui a écoulé une centaine d'unités cette année mais vise 5.000 à 7.000 ventes par an d'ici cinq ans.

P.S. avec AFP