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Comment réussir les premières minutes d'un entretien d'embauche?

Dessin réalisé par Benoît Pouydesseau pour BFMBusiness.com

Dessin réalisé par Benoît Pouydesseau pour BFMBusiness.com - -

Une attitude générale voire un geste, un détail dans la tenue vestimentaire ou une manière de parler… c'est avec ces détails qu'un recruteur se forge une opinion dès les premiers instants. Voici quelques conseils pour éviter la disqualification avant même d'avoir pu développer son argumentaire.

Les premières minutes sont décisives. Avant même que l'entretien n'ait vraiment commencé, un recruteur a déjà une opinion sur la personne qu'il a en face de lui. Tout se joue sur des détails, dont le candidat n'a pas forcement conscience, et qui pourtant vont sceller son sort. "Il est très difficile de revenir sur une première mauvaise impression. Tout au long de l'entretien, le recruteur va chercher à mettre en difficulté le candidat pour se conforter dans l'idée qu'il n'est pas adapté au poste", explique Christel de Foucault, consultante RH, ex-recruteuse, et co-auteure avec Benoît Pouydesseau de 50 erreurs à éviter pour trouver un job (Éditions Eyrolles). Si au contraire le candidat lui fait bonne impression, l'entretien sera tout autre, le recruteur cherchant alors à se conforter dans l'idée qu'il a en face de lui la personne idéale pour le poste.

Éviter les aléas de dernière minute

Les maîtres-mots pour réussir son entrée en scène: anticiper et se préparer. "On ne peut pas tout prévoir. Mais on peut sécuriser son entretien et ainsi éviter toute surprise qui pourrait vous déstabiliser et compromettre la qualité de l'entretien", recommande Christel de Foucault. Par exemple, il serait dommage d'arriver essoufflé et le front en sueur car l'on aura stressé en cherchant une place de parking ou bien parce que l'on aura mal évalué la durée du trajet. "Il est très utile d'aller faire un repérage des lieux pour éviter les surprises de dernières minutes", conseille Christel de Foucault. Cette pré-visite est aussi l'occasion de voir la tenue des personnes qui entrent et sortent des locaux, et ainsi avoir une idée du "dress code" de la société.

Autre point à vérifier: savoir qui est son interlocuteur. S'agit-il de votre futur manager? D'une personne des ressources humaines? Ou encore d'un chasseur de tête? "Avant, les recruteurs se présentaient en préambule de l'entretien. Maintenant, dans 80% des cas, ils laissent la parole directement au candidat", révèle la consultante. Mieux vaut donc savoir à qui on a s'adresse avant afin d'orienter son argumentaire. De même qu'avoir une idée de son âge est un plus. Cela évite d'apparaître surpris quand on réalise que son futur manager affiche quinze ans de moins que vous. 

Ne pas chercher à meubler les silences

Une fois arrivé sur les lieux, il faut adopter une attitude réservée. Attention donc à ne pas passer un coup de fil à ses proches pour leur exprimer votre état de stress ou bien leur donner vos premières impressions sur la décoration ringarde du hall d'accueil. Le recruteur peut vous croiser à ce moment-là et entendre votre conversation.

Quelques minutes plus tard, votre interlocuteur vient vous chercher. Vous parcourez avec lui les dix mètres qui vous séparent de l'ascenseur, puis vous l'empruntez pour rejoindre le cinquième étage, et ensuite traversez un long couloir pour rejoindre son bureau. Que dire pendant tout ce trajet? Si votre interlocuteur est muet, faites de même. "Il ne faut absolument pas chercher à meubler, il faut s'adapter à l'autre. S'il ne pose pas question, ne cherchez pas à lui en poser", recommande la consultante.

Oublier l'attitude de l'étudiant face à un examinateur

Une fois arrivé dans la pièce où va se dérouler l'entretien, il faut prendre quelques secondes pour examiner les lieux. Cela permet de repérer notamment où vous allez vous assoir. "Il ne faut pas sauter sur la première chaise venue sans en avoir reçue l'invitation", rappelle l'auteure. De même il faut éviter de se montrer envahissant en sortant carnet de notes et stylo, ordinateur ou portable. Cela donne un côté scolaire qui risque de faire tiquer votre interlocuteur. Il faut aussi respecter les règles de bienséance pour ne pas froisser son interlocuteur. "Une fois j'ai reçu un candidat qui a posé sa bouteille de coca-cola sur mon bureau", s'amuse-t-elle. Même s'il était Américain, cette familiarité ne lui a pas été pardonnée.

Enfin, dernier conseil pour faire bonne impression: se positionner en tant que professionnel parlant à un autre professionnel. Trop de candidats ont tendance à prendre la posture d'un étudiant face à un examinateur qui cherche à le piéger. Or un entretien n'est pas un examen. Il faut se montrer sûr de soi et regarder droit dans les yeux son interlocuteur. Surtout il ne faut pas hésiter à sourire : ce n'est pas en affichant un air buté que vous parviendrez à convaincre votre interlocuteur de votre professionnalisme.

Coralie Cathelinais