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Energie

Comment Strasbourg transforme ses eaux usées en gaz de ville

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- - Steven Depolo - Flickr - CC

Mise en service par Ségolène Royal lors d'un déplacement en Alsace, une station d'épuration nouvelle génération va fournir aux habitants un gaz "propre" et renouvelable.

"Une première mondiale". C'est ainsi que la société Biovalsan qualifie l'inauguration de la nouvelle station d'épuration de Strasbourg-La Wantzenau (Alsace). Il faut dire que ce nouveau complexe de traitement des eaux usées se veut particulièrement innovant, et au service des énergies renouvelables. Outre son rôle premier, sanitaire, cette usine va permettre de produire du biométhane. Un gaz, renouvelable et non fossile qui sera réinjecté dans le réseau de distribution de gaz naturel de la ville, géré par le distributeur local, "Réseau GDS".

Pour y parvenir, le processus de méthanisation employé n'est pas nouveau. La méthode étant déjà appliquée dans les centres de valorisation des déchets organique par exemple ou encore dans certaines fermes. Dans le cas d'une station d'épuration, comme ici à Strasbourg, il s'agit de faire fermenter, au moyen de bactéries, les résidus boueux issus du traitement des eaux usées. 

Quatrième plus grande station d'épuration de France, le site, installé au bord du Rhin va permettre de produire 1,6 million de mètres cubes de gaz par an, soit de quoi couvrir les besoins d'environ 5.000 logements basse consommation. 

Substituer à terme le gaz naturel par du biogaz

La ministre de l'Ecologie, qui souhaite que ce projet soit le "premier d'une longue série" voit en lui un "symbole de l'économie circulaire qui transforme les déchets en énergie". Ségolène Royal espère par ailleurs "qu'à l'horizon 2020, plus de soixante stations d'épuration puissent être équipées" du même système de méthanisation qu'à Strasbourg. L'idée étant d'atteindre un seuil de production fixé à 500 GWh par an, correspondant à la consommation d'environ 40.000 ménages. 

A moyen terme, et même si le gaz naturel émet moins de gaz à effet de serre que le charbon ou le fuel, pour Ségolène Royal, "la France doit substituer le gaz naturel par du biogaz". Une manière de respecter les engagements de la France en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, car ce combustible renouvelable ne rejette pas de dioxyde de carbone (CO2). 

A.M. avec AFP