Comment un mollusque breton a eu raison d'un câble télécom sous-marin
La vie d'un câble télécom sous-marin n'est pas de tout repos au fond de l'océan. Vitales pour acheminer les millions de communications téléphoniques et Internet entres les continents, ces artères, bien qu'enfouies dans des tranchées sous-marines à l'approche des côtes, sont soumises aux aléas de l'activité humaine et particulièrement de la pêche.
Inauguré en 2001, le câble Flag Atlantic-1 -du nom de l'opérateur anglais à l'origine de sa construction- a ainsi vu sa branche reliant l'Angleterre à la France par la baie de Saint-Brieuc, prématurément et définitivement coupée, rapporte Ouest France.
En cause, l'activité de pêche à la coquille Saint-Jacques dont la baie bretonne est un gisement très prisé. Pour le grand malheur du câble sous-marin, la principale technique utilisée pour traquer le précieux mollusque est la drague. Cette armature métallique racle le fond de la mer où sont enfouies les coquilles et... les câbles sous-marins, accessoirement.
Comme le narre le quotidien breton, "le passage répété des dragues des coquillers a désensouillé le câble sur une partie de son tracé. Le risque de croche par les engins de pêche s’est accru, plusieurs incidents ont eu lieu"
Résultat, la préfecture maritime s'est emparée du problème sommant le propriétaire du câble -l'opérateur indien Reliance- de l'enfouir plus profondément ou de l'enlever, carrément. Apparemment, cette dernière option, pourtant définitive et irréversible, était moins coûteuse que la première.
Une première portion de câble de 7,5 kilomètres a été démontée juste avant la campagne de pêche qui débutait en octobre 2015. Le câble sera ensuite démantelé jusqu'à la limite des eaux territoriales françaises ce qui requiert une autorisation préfectorale des autorités maritimes et une enquête publique. Le coût de ce démontage, prévu avant l'été 2016, avoisinerait 2,3 millions d'euros, selon le quotidien breton.
Pour l'opérateur propriétaire du câble, se couper ainsi un "bras" en fibre optique se révèle moins pénalisant qu'il n'y paraît. D'une part, il lui reste un autre bras transatlantique reliant directement la France aux États-Unis. Il aboutit dans la commune de Plérin, à quelques encâblures de la branche coupée.
Quant aux communications qui transitaient entre l'Angleterre et la France, le maillage des réseaux en fibre optique de l'opérateur Reliance est tel que celui-ci dispose de nombreuses autres "routes" sous-marines, reliant ses noeuds de communications.