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Comment Vivendi compte exporter Canal Plus dans le monde

Vivendi n'investira plus dans des opérateurs télécoms que pour favoriser la distribution des contenus de Canal Plus hors de France.

Vivendi n'investira plus dans des opérateurs télécoms que pour favoriser la distribution des contenus de Canal Plus hors de France. - Charles Platiau - Reuters

Délesté de ses actifs télécoms, Vivendi veut désormais partir à la conquête de la télévision payante mondiale, en vendant les contenus de Canal Plus en Europe, mais aussi en Afrique et aux Etats-Unis.

Vivendi a tranché dans le dossier GVT. Il a annoncé jeudi 28 août être entré en négociations exclusives avec l'Espagnol Telefonica, qui a fait une offre à 7,45 milliards d'euros pour s'emparer de l'opérateur brésilien.

Avec cette cession, le groupe se sépare de son dernier actif dans les télécoms, après les ventes de SFR et de Maroc Telecom. Délesté de ces filiales, avec une trésorerie restaurée, Vivendi et son patron Vincent Bolloré, retrouvent des marges de manœuvre.

Autour de Canal Plus et Universal, Vincent Bolloré veut construire un "groupe industriel intégré dans les contenus". Et même, pourquoi pas, partir à la conquête de la télévision payante en Europe et au-delà, un vieux rêve de Canal Plus.

Dans ce but, le groupe ne tourne pas complètement la page des télécoms, mais entrera au capital d'opérateurs de façon minoritaires, de façon à lui permettre d'exporter les contenus de Canal Plus.

Une prise de participation dans Telecom Italia

Il devrait ainsi conserver à peu près 10% des parts de GVT, et pourrait prendre d'autres prises de participation minoritaires, notamment en Italie, en entrant au board de Telecom Italia, le candidat malheureux au rachat de GVT.

En effet, Telefonica est indirectement le premier actionnaire de l'Italien, et propose à Vivendi, dans le cadre de leur deal, de lui en céder 5,7% du capital, et 8,3% des droits de vote. Une proposition que le président du directoire de Vivendi, Arnaud de Puyfontaine, a jugé "attrayante" jeudi.

Vivendi, après avoir installé Canal en Pologne, pourrait aussi viser la Grande-Bretagne et l'Espagne. A cet effet, le groupe de médias et de divertissement pourrait être tenté de créer un géant européen de la production audiovisuelle, autour de StudioCanal. Vivendi s'est déjà emparé de plusieurs spécialistes, comme le britannique Red ou l'allemand Tandem.

Autre territoire de conquête: les Etats-Unis, où Universal est très bien implanté et servirait de tête de pont au reste du groupe. Vivendi pourrait également investir son cash en Afrique, un continent que Vincent Bolloré connaît bien, et où Canal Plus possède déjà une croissance exceptionnelle.

Simon Tenenbaum et BFMBusiness.com