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Comparateurs de prix: Google bien parti pour convaincre Bruxelles?

Margrethe Vestager veut néanmoins étudier la proposition "en profondeur"

Margrethe Vestager veut néanmoins étudier la proposition "en profondeur" - John Thys - AFP

La commissaire européenne en charge de la concurrence Margrethe Vestager indique dans une interview à l'AFP que le groupe américain a fait des propositions qui "vont dans la bonne direction" pour mettre fin à ses pratiques d'abus de position dominante.

Google va-t-il se rabibocher avec l'Union européenne? Des propositions faites par Google à l'UE pour mettre fin à ses pratiques privilégiant son comparateur de prix "vont vraiment dans la bonne direction", a affirmé lundi à l'AFP la Commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager.

"À première vue, il y a des choses qui vont vraiment dans la bonne direction", a déclaré Margrethe Vestager, moins d'une semaine après avoir reçu les propositions du groupe américain concernant le cas du comparateur de prix Google Shopping.

Fin juin, elle lui avait infligé une amende record de 2,42 milliards d'euros pour avoir abusé de sa position dominante dans la recherche en ligne afin de favoriser son comparateur de prix "Google Shopping". Dans quasiment tous les pays européens, le moteur de recherche Google détient une part de marché supérieure à 90%.

Un délai au 28 septembre

La commissaire danoise a toutefois souligné qu'il fallait regarder "un peu plus en profondeur" la lettre que Google lui avait transmise mardi dernier avant de se prononcer complètement.

"Si nous avons des questions supplémentaires à lui poser, elles arriveront très rapidement", a-t-elle ajouté.

Si les remèdes proposés par Google sont jugés suffisants, le groupe américain a jusqu'au 28 septembre pour les mettre en oeuvre. Faute de quoi, l'entreprise sera soumise à des astreintes pouvant atteindre 5% du chiffre d'affaires moyen réalisé quotidiennement au niveau mondial par Alphabet, société mère de Google.

Mais, il se peut aussi que la Commission européenne, gardienne de la concurrence en Europe, demande à Google certaines améliorations, ce qui repousserait alors la date limite pour mettre en oeuvre les remèdes.

Margrethe Vestager a assuré que le cas Google Shopping ne retardait pas le travail de l'exécutif européen sur un autre dossier antitrust, celui d'Android, le système d'exploitation de Google sur smartphone, où le groupe américain pourrait aussi écoper d'une amende.

"Nous continuons à travailler très dur sur le cas Android. C'est clairement un cas prioritaire, car nous soupçonnons Google de l'utiliser pour préserver sa domination", a-t-elle dit.

Elle n'a pas voulu dire quand pourrait tomber sa décision, alors que certaines sources affirment qu'elle pourrait arriver avant Noël.

J.M. avec AFP