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Conflit avec TF1: "Il faut que le groupe Canal revienne à la raison"

"Il faut qu'il y ait un partage de la valeur qui soit équitable" a estimé le directeur général adjoint de TF1. Invité de Jean-Jacques Bourdin sur RMC ce mardi matin, Régis Ravanas "espère" trouver un accord d'ici la diffusion des Enfoirés vendredi.

Le directeur général adjoint de TF1, Régis Ravanas, est revenu ce mardi matin sur RMC sur le conflit qui oppose le groupe à Canal+. Depuis le vendredi 2 mars, les abonnés de la chaîne cryptée ne reçoivent plus la Une, ni les autres chaînes du groupe à savoir: TMC, TFX, TF1 Séries Films et LCI. 

"J’espère que ça ne va pas être trop long", a confié Régis Ravanas, affirmant avoir reçu des "plaintes de téléspectateurs qui sont furieux". Le dirigeant de la Une a jugé que les négociations n'avançaient pourtant "pas si mal" avec la filiale de Vivendi et a dénoncé une "décision subite" de celle-ci.

"Ce ne sont pas plusieurs dizaines de millions d'euros"

Dans une interview au Journal du Dimanche début février, le PDG de Canal+, Maxime Saada, reprochait à TF1 de demander "des sommes astronomiques" aux opérateurs, dont plusieurs dizaines de millions d'euros pour la seule filiale de Vivendi. 

"C'est faux", a affirmé mardi Régis Ravanas, "c'est vrai que c'est plusieurs millions d'euros mais ce ne sont pas plusieurs dizaines de millions d'euros". Selon lui, ce type d'accord est courant en Europe et pour des montants plus élevés que ceux demandés par le groupe TF1. 

Dire que les abonnements vont augmenter "c'est de la manipulation"

Quel que soit le montant, il ne satisfait visiblement pas l'opérateur. "Si on se met à payer les chaines gratuites ça aura un impact direct pour le consommateur, d'une manière ou une autre", avait renchérit Maxime Saada sur Europe 1 lundi. 

"On ne veut pas que les abonnés payent", a répondu Régis Ravanas ce mardi. "Aujourd'hui ils payent déjà pour les chaînes du groupe TF1 et à partir du moment où nos chaînes sont vendues, on dit qu'il faut qu’il y ait une juste rétribution -quelques centimes par abonné- qui reviennent au groupe TF1."

"Ça ne changera rien pour les gens: s'ils payent 40 euros pour un abonnement à CanalSat, demain ils payeront le même prix." Pour le directeur général adjoint du groupe, dire que "les abonnements vont augmenter, s'il y a une rétribution au groupe TF1, c'est de la manipulation". Et de rappeler que, de leur côté, SFR (actionnaire de NextRadioTV, propriétaire de ce site) et Bouygues n'ont pas augmenté leurs tarifs alors qu'ils ont trouvé un accord avec TF1.

L'audience ne souffre "pas tant que ça"

Samedi, Le Parisien avait rapporté que les audiences de la Une avaient pâti des mesures de rétorsion de Canal+, enregistrant la veille son plus mauvais score de la saison pour un vendredi soir. Pourtant, Régis Ravanas n'était pas très alarmiste ce mardi. "Nous avons des programmes extrêmement fédérateurs, les gens trouvent le moyen pour les regarder. Ils rebranchent leur antenne satellite, leur signal TNT, ils vont voir sur notre application MyTF1. Tout cela fait que l’audience n’est pas tant impactée que ça", a assuré le directeur général adjoint de TF1.

"Il faut que le groupe Canal revienne à la raison", a-t-il ajouté. "Il faut qu'il y ait un partage de la valeur qui soit équitable". De là à trouver un accord d'ici la diffusion des Enfoirés vendredi? "J'espère", a répondu Régis Ravanas. 

Proche d'un accord avec Orange?

Après Canal+, Free a menacé vendredi de ne plus diffuser les chaînes de TF1, tout comme Orange ce mardi. "Il y a encore une semaine [Stéphane Richard, le PDG de l'opérateur] disait qu’on était proche d’un accord", a confié Régis Ravanas. "Je pense qu'on va trouver un accord assez prochainement, en tout cas c'est ce que je souhaite."

J.-C.C.