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La consommation des ménages en berne en 2012

L'alimentaire est, en revanche, resté en hausse, en 2013

L'alimentaire est, en revanche, resté en hausse, en 2013 - -

L'an passé, les ménages français ont revu à la baisse leurs dépenses de consommation, un fait rare puisque c'est la deuxième fois depuis 1949. Les postes de dépenses les plus affectés : les achats de voitures neuves, de carburant, mais aussi l'alcool, le tabac et les loisirs.

L'Insee est explicite. Dans une étude, publiée ce mardi 11 juin, l'institut affirme que la consommation des ménages en 2012 a été "en berne". Pour cause, l'année passée les dépenses de consommation des Français ont affiché un recul de -0,4%, pour atteindre 1.130 milliards d'euros.

Selon l'Insee, il s'agit du deuxième recul en 60 ans, après 1993. La chute est d'autant plus inquiétante que les Français ont dû rogner sur leur épargne pour financer leurs dépenses de consommation. En effet,le taux d'épargne des Français, en 2012, est passé de 16 à 15,6%.

Evidemment, certains postes de dépenses sont plus affectés que d'autres. Les achats d'automobiles sont particulièrement touchés, avec une baisse de 13,6% des voitures neuves (37,4 milliards d'euros), qui reflètent la morosité avec laquelle les constructeurs ont dû composer sur le marché français. Plus globalement les dépenses de transports (transports collectifs, dépenses de carburant) affichent un recul de 3,6%. "Une telle contraction n'avait pas été observée depuis 1997", écrit l'Insee.

Autre poste sur lequel les Français rognent, le tabac et l'alcool (-2,8% à 36 milliards d'euros), alors que les dépenses alimentaires (qui comprennent également les boissons non alcoolisées) ont progressé de 0,7% (à 156,3 milliards d'euros). Autrement dit, les Français rationalisent leur consommation. Car, dans le même temps, ils ont aussi réduit leurs achats de vêtements et de chaussures (-2,3%).

Depuis la crise le pouvoir d'achat et la consommation en berne

Les loisirs parmi les grands perdants

L'Insee donne également plus de détail sur un autre type de dépenses particulièrement touché: les loisirs. "Les dépenses liées à la culture et aux loisirs sont le principal poste de dépenses à pâtir de la baisse du pouvoir d’achat : elles reculent de 1,5 % en volume après + 2,5 % en 2011", écrit l'Insee.

Alors que le cinéma a tendance à bien se porter en période de crise, les Français ont été moins nombreux à se rendre dans les salles obscures, la fréquentation passant de 217 à 204 millions d'entrées. Par ailleurs, les Français se sont moins risqués aux jeux de hasard en volume (-0,7%).

Mais il faut noter une sérieuse entorse à la règle comme quoi les ménages dépenseraient "utile". Dans son étude L'Insee note ainsi le dynamisme des dépenses liées au high-tech. Ainsi les smartphones (+66,5% en volume). De plus, "l’appétence des ménages pour les équipements informatiques ne se dément pas en 2012 (+ 9,8 % en volume après + 16,5 % en 2011), les tablettes ayant pris le relais des ordinateurs".

L'alimentation et la santé, les seuls secteurs en hausse

Julien Marion et Audrey Dufour (infographie)