Les constructeurs automobiles allemands font du chantage à l'emploi
Le patronat allemand est inquiet. Les quatre grands constructeurs automobiles du pays se sont exprimés dans la presse, dimanche 17 novembre, et agitent l'épouvantail de la délocalisation. Car Angela Merkel est sur le point de céder sur le salaire minimum, afin de pouvoir former un gouvernement avec les sociaux democrates du SPD.
Il s’agit là d’un véritable chantage à l'emploi. Si "les conditions se détériorent en Allemagne, il nous faudra réfléchir à déplacer la production ailleurs". La menace émane de Dieter Zetsche, le patron de Daimler.
Le dirigeant et ses homologues de Volkswagen, BMW, et Opel, fustigent dans l'éventuelle instauration d'un salaire minimum, condition sine qua non pour les sociaux democrates du SPD pour former une grande coalition avec les conservateurs d'Angela Merkel.
Les patrons craignent de perdre "l'avantage compétitif" de l'Allemagne
Un salaire minimum de 8,50 euros de l'heure, fixé à Berlin : un véritable coup de canif à la tradition allemande, qui confie aux partenaires sociaux les négociations sur les salaires par branche et par région. Pour les patrons de l'automobile allemande, cette mesure "ferait perdre a l'Allemagne son avantage compétitif en Europe".
La menace a, en tout cas, de quoi inquiéter Angela Merkel, surnommée "la chancelière automobile" pour ses liens avec le secteur, mais aussi le SPD, proche des syndicats. Car aucun des deux ne veulent mettre en danger l'emploi et la reprise économique allemande.