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COP21: l'Inde dépose une étonnante contribution

Très attendue, la contribution de l'Inde peine à convaincre

Très attendue, la contribution de l'Inde peine à convaincre - Jean-Pierre Dalbéra - Flickr - CC

Avec le dépôt de leur contribution, les autorités indiennes manifestent leur intérêt pour la COP21. Or, la communauté internationale attendait d'elles un objectif contraignant de réduction des gaz à effet de serre.

Elle était très attendue... et elle est arrivée avec un jour de retard. La contribution déposée par l'Inde auprès de l'ONU ce 2 octobre, en vue de la préparation de la Conférence de Paris sur le climat, peine à convaincre la communauté internationale. Alors que le pays est classé au 4e rang des états les plus émetteurs de gaz à effet de serre (derrière la Chine, la Russie et les Etats-Unis), New Delhi ne s'est pas fixé d'objectif contraignant de réduction de ses émissions polluantes. 

Par la voix de son ministre de l'Environnement, qui a qualifié cette annonce "d'objectif très ambitieux", le pays a fait savoir que les énergies renouvelables fourniraient 40% de son électricité à l'horizon 2040. Ce qui implique que les capacités de production d'énergie renouvelable vont plus que doubler d'ici à 2030 afin d'y parvenir. Dans le même document, New Delhi a cependant annoncé son intention de réduire son "intensité carbone" (comprendre la mesure des émissions de dioxyde de carbone par point de PIB) de 35% d'ici à 2030 par rapport à 2005, mais n'a pas quantifié la réduction de ses émissions.

Développement des renouvelables et ... du charbon !

Déjà très engagé dans le développement de parcs photovoltaïques, l'Inde ne va qu'intensifier ses efforts pour parvenir à son objectif, à condition que "des transferts de technologie et un financement international à bas coût" voient le jour. Revers de la médaille, alors que 1,25 milliard d'habitants peuplent ce pays, 300 millions d'Indiens n'ont pas encore accès à l'électricité. Aussi, afin d'assurer son développement économique et d'améliorer le cadre de vie de ses citoyens, le gouvernement, qui dispose de la cinquième plus importante réserve de charbon au monde compte doubler d'ici à 2020 ses capacités d'extraction. Une décision fortement contestée par des ONG, à l'image de Greenpeace. Selon Pujarini Sen, un responsable local de l'organisme, "l'engagement persistant de l'Inde à vouloir développer sa production d'électricité par le charbon est déroutante. Le développement des centrales au charbon va freiner les perspectives de développement de l'Inde". 

Antonin Moriscot