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Coronavirus: les mesures mises en place pour soutenir les entreprises et les professionnels

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Chômage partiel, report de charges voire nationalisations... Le président de la République et le gouvernement ont annoncé une série de mesures, censées éviter les faillites liées au coronavirus.

Chômage partiel, fonds de solidarité pour les microentrepreneurs, éventuelles nationalisations... Tour d'horizon de l'arsenal déployé par le gouvernement pour gagner la "guerre économique" contre le coronavirus.

Report ou annulation de charges

Avec 32 milliards d'euros sur le seul mois de mars, cette mesure constitue l'essentiel des 45 milliards d'euros de mobilisation "immédiate", annoncée mardi par le ministre de l'Economie Bruno Le Maire. 

Il s'agit de permettre aux entreprises durement touchées par l'impact du coronavirus de reporter le paiement de leurs charges fiscales et sociales. Les impôts indirects (TVA, etc.) ne sont pas concernés.

"A la fin de la crise, nous ferons une évaluation des entreprises et si ce report doit se transformer en annulation pour certaines entreprises, au cas par cas, nous pouvons l'envisager", a précisé Bruno Le Maire lors d'une conférence téléphonique.

En revanche, "l'Etat ne prendra pas en charge les pertes d'exploitation des commerces", a prévenu le ministre, expliquant que le gouvernement allait "voir comment les assureurs peuvent participer eux aussi au titre de la solidarité au soutien aux entreprises", alors que les catastrophes sanitaires ne font pas partie des motifs d'indemnisation prévus par les assurances.

Chômage partiel

Le gouvernement a largement ouvert ce dispositif qui indemnise un salarié à hauteur de 70% du salaire brut et 84% du salaire net, avec une contribution de l'Etat à hauteur du Smic. Désormais, l'Etat prendra en charge 100% du chômage partiel dans la limite de 4,5 Smic.

Les entreprises ont un délai de 30 jours pour déposer une demande et le dispositif sera également ouvert aux personnes employées à domicile. Au total, cela coûtera 8,5 milliards d'euros sur deux mois, a indiqué Bruno Le Maire. 

"C'est un point clé qui rompt avec des décennies d'économie française où lorsqu'il y avait une crise économique on se séparait des salariés, on faisait des licenciements et, du coup, on démarrait plus difficilement l'économie puisqu'on avait perdu des compétences et des savoir-faire", a justifié le ministre.

Fonds de solidarité pour les TPE

Doté de 2 milliards d'euros environ sur un mois, il sera dédié aux très petites entreprises et aux travailleurs indépendants qui réalisent moins d'un million d'euros de chiffres d'affaires et qui ont perdu 70% de leur activité en mars 2020 par rapport à mars 2019.

Ce "filet de sécurité", permettra le versement par la direction des finances publiques (DGFip) de 1.500 euros de manière forfaitaire à toute entreprise qui remplira ces conditions.

Cela bénéficiera par exemple à certains commerces, comme les restaurants et les bars, contraints de fermés par le gouvernement. Au total, Bercy estime que 600.000 entreprises seront concernées.

"Il peut y avoir des entreprises dans une situation encore plus calamiteuse pour lesquelles les 1.500 euros ne suffiront pas. Au cas par cas, nous verrons si nous pouvons aller au-delà", a précisé Bruno Le Maire.

Suspension de factures

Les petites entreprises, les très petites entreprises (TPE) et les microentrepreneurs en difficulté bénéficieront d'une suspension du paiement de leurs factures d'eau, de gaz, d'électricité et de loyers, a annoncé lundi Emmanuel Macron. 

Le gouvernement a d'ores et déjà "négocié avec EDF" cette disposition et est en train de le faire avec Engie pour le gaz, a indiqué Bruno Le Maire, sans préciser s'il négociait également avec les autres fournisseurs d'énergie, ce marché étant désormais libéralisé. Pour les loyers, le ministre affirme négocier avec les centres commerciaux et appelle "à la solidarité de chacun".

300 milliards de garantie de crédits

Comme annoncé lundi soir par Emmanuel Macron, l'Etat va garantir à hauteur de 300 milliards d'euros les prêts accordés par les banques aux entreprises touchées par les conséquences de la crise du coronavirus.

Cette garantie est ouverte à "tous les nouveaux prêts bancaires", a précisé Bruno Le Maire mardi.

Cette mesure "a vocation à garantir le maintien de la trésorerie pour les entreprises", a-t-il ajouté, estimant qu'"aujourd'hui, les banques n'ont plus aucune raison de refuser quelque prêt que ce soit à quelque entreprise que ce soit".

Nationalisations éventuelles

Bruno Le Maire n'a pas exclu que l'Etat soutienne directement certaines entreprises via une intervention à leur capital.

"Je n'hésiterai pas à employer tous les moyens qui sont à ma disposition pour protéger les grandes entreprises françaises", a-t-il affirmé. "Cela peut passer par de la capitalisation ou une prise de participation. Je peux même employer le terme de nationalisation si nécessaire", a-t-il ajouté.

Air France-KLM est notamment très durement secouée en Bourse, à l'image de l'ensemble du transport aérien qui souffre des restrictions de déplacement à l'échelle mondiale.

TL avec l'AFP