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Couper le compteur entre Paris et les aéroports, les taxis sont contre

Ces professionnels souhaitaient conserver une tarification horokilométrique basée à la fois sur le kilométrage réel d’une course, sa durée, l’heure et le jour.

Ces professionnels souhaitaient conserver une tarification horokilométrique basée à la fois sur le kilométrage réel d’une course, sa durée, l’heure et le jour. - Lionel Bonaventure - AFP

Dès le 1er mars 2016, les courses depuis et vers Roissy comme Orly devront être forfaitaires comme c'est le cas pour les VTC. Mais, hostiles à cette réforme, les syndicats ne s'avouent pas vaincus.

Rien n’y a fait, même pas le mouvement de protestations organisé par les organisations syndicales le 21 mai devant la DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes). Le gouvernement a confirmé hier que les courses de taxis entre Paris et les aéroports seront forfaitisées dès le printemps 2016. 

Les quatre tarifs qui seront appliqués doivent être dévoilés fin août, mais selon certaines fuites, un Paris-Orly pourrait coûter 30 euros pour une prise en charge ou une dépose rive gauche et 35 euros rive droite alors que le Paris-Roissy coûterait une cinquantaine d'euros.

Le gouvernement n’a pas confirmé, se contentant de préciser que les compteurs seront mis à jour à partir du 1er janvier 2016, "dans le cadre de la revalorisation annuelle des tarifs."

Une tarification injuste pour les consommateurs ?

L’idée d’un forfait ne date pas d’hier. Elle avait été annoncée par Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et du développement international lors des Assises du tourisme en juin 2014.

C’est le second volet de mesures d’aide à la profession. Une première mesure a consisté à ouvrir des voies prioritaires réservées aux bus et aux taxis sur les autoroutes entre Paris et les aéroports. Cette décision a démarré le 29 avril sur l’A1 vers Roissy et ce mercredi sur l'A6 en direction d'Orly. 

Pour le ministre, le but est de "moderniser et renforcer l'attractivité de l'offre de taxi". L’argument n’a pas convaincu les représentants syndicaux. Lors d’une manifestation fin mai devant la DGCCRF, huit organisations professionnelles avaient réaffirmé leur "refus de cette tarification injuste, à la fois pour les chauffeurs mais aussi pour les consommateurs". 

Ces professionnels souhaitaient conserver une tarification horokilométrique basée à la fois sur le kilométrage réel d’une course, sa durée, de l’heure (jour/nuit) et le jour (jour ouvré/dimanche et jours fériés). Pour les syndicats, "les consommateurs doivent payer ce qu’ils consomment". 

Un argument que les usagers risquent de ne pas comprendre. Le forfait vers les aéroports est l’un des arguments des compagnies de VTC, mais aussi d’autres acteurs comme EasyJet qui a lancé le mois dernier des trajets en bus pour une dizaine d’euros.

Pascal Samama