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Course au rachat de Pep Boys: Bridgestone jette l'éponge

Bridgestone ne rachètera pas Pep Boys.

Bridgestone ne rachètera pas Pep Boys. - Kazuhiro Nogi - AFP

Carl Icahn a surenchéri sur la dernière offre faite par le fabricant de pneus japonais. Ce dernier préfère renoncer.

Victoire pour Carl Icahn. Le fabricant japonais de pneus Bridgestone a annoncé mercredi qu'il renonçait à surenchérir face à la dernière proposition de l'homme d'affaires américain Carl Icahn pour le rachat du revendeur de pneus et accessoires d'automobiles Pep Boys - Manny, Moe & Jack aux États-Unis. "Nous n'allons pas présenter de contre-offre pour acquérir Pep Boys en réponse à la plus récente proposition d'Icahn Enterprises à 18,50 dollars par action", a écrit Bridgestone dans un communiqué.

Le pneumaticien n'a fourni aucune explication, se contentant de cette unique phrase. Cette décision met en théorie fin à la bataille qui durait depuis plusieurs semaines entre le groupe japonais et le milliardaire Icahn pour mettre la main sur le réseau de 800 boutiques de Pep Boys aux Etats-Unis.

Lundi, Carl Icahn avait formulé une nouvelle offre alors même que Bridgestone avait cru la partie gagnée à la veille de Noël. Il a élevé le prix proposé à 18,50 dollars par titre Pep Boys en numéraire, contre 17 dollars offerts pour le groupe nippon. L'investisseur activiste américain s'est montré prêt à débourser un milliard de dollars contre 947 millions pour Bridgestone. Il prévenait en outre qu'il était susceptible de lancer une nouvelle surenchère si besoin. Mardi, le conseil d'administration de Pep Boys avait pris acte et s'était alors prononcé en faveur de cette offre supérieure de Carl Icahn.

Âpre concurrence 

Après le renoncement de Bridgestone, l'action de Pep Boys perdait 3,27% à 18,32 dollars dans les échanges électroniques d'après clôture à la Bourse de New York (elle avait gagné 8,79% à 18,94 dollars en séance). Le titre Bridgestone, lui, s'élevait de 1,20% à 4.207 yens mercredi matin à la Bourse de Tokyo. Bridgestone, qui ambitionne d'étendre sa présence commerciale aux Etats-Unis, avait annoncé fin octobre être en négociations exclusives en vue de racheter Pep Boys, avec un prix proposé à l'époque de 15 dollars par action. Carl Icahn était toutefois venu contrecarrer ce plan en annonçant début décembre être rentré au capital de la société américaine et vouloir faire une contre-offre.

Les deux prétendants se sont ensuite âprement concurrencés en haussant leurs offres respectives à plusieurs reprises, le conseil d'administration de Pep Boys recommandant même à l'unanimité que les actionnaires de l'entreprise américaine apportent leurs titres à l'offre publique d'achat de Bridgestone chaque fois que ce dernier reprenait la tête. Si elle avait été menée à bien, l'opération lancée par Bridgestone aurait pu permettre au groupe nippon de renforcer BSRO, son réseau de vente de détail aux États-Unis qui comprend quelque 2.200 centres vendant pneus et autres équipements sous les enseignes Firestone Complete Auto Care, Tires Plus, Hibdon Tires Plus et Wheel Works. S'y ajoutent plusieurs milliers d'autres points de vente non gérés directement mais proposant des produits Bridgestone.

D. L. avec AFP