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Coût du travail: l'heure de vérité

Pierer Gattaz veut des engagements sur la baisse du coût du travail

Pierer Gattaz veut des engagements sur la baisse du coût du travail - -

Pierre Moscovici rencontre Pierre Gattaz, le président du Medef, lundi 2 septembre, à Bercy pour évoquer la baisse du coût du travail et la compensation des hausses de cotisations. Cette compensation devrait être très limitée selon Marisol Touraine et Michel Sapin.

Ce lundi 2 septembre à 10 heures, le ministre de l'Economie reçoit à Bercy le président et une délégation du Medef. Pierre Moscovici et Pierre Gattaz s'étaient mis d'accord sur cette entrevue lors de l'Université d'été du Medef, la semaine dernière.

L'organisation patronale attend beaucoup de cette réunion. Il faut dire que l'exécutif a beaucoup promis aux entreprises ces derniers temps. Vendredi 30 août,, dans une interview au Monde, François Hollande lançait: "pour les entreprises, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault s’est engagé à ne pas alourdir le coût du travail et à ne pas amputer leurs marges. Nous n’allons pas leur reprendre d’une main ce qu’on leur a donné de l’autre avec le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE)".

La veille, lors de sa venue à l'Université d'été du Medef, Pierre Moscovici rappelait que la "réforme des retraites ne pèsera pas sur le coût du travail". Les hausses des cotisations supportées par les entreprises "seront intégralement compensées par une baisse concomitante des cotisations familiales dès 2014".

Jean-Marc Ayrault, présentant mardi 27 septembre sa réforme des retraites, avait de son côté affirmé : "nous avons fait le choix de la compétitivité, c'est la volonté du gouvernement et cela passe par la confiance des entreprises". Ajoutant : "au-delà du Crédit d'impôt compétitivité pour l'emploi, nous allons poursuivre le débat sur le coût du travail et discuter de mesures fiscales dans le cadre du projet de loi de finances 2014".

"Marché de dupe"

Que va donc bien pouvoir proposer le gouvernement ? Sur le dossier de la baise du coût du travail, le président du Medef estime qu'il s'agit d'un marché de dupe. Selon lui, les hausses de cotisations sont déjà "assurées" alors que la réflexion sur la baisse du coût du travail, "notre obsession" n'est qu'"une promesse du gouvernement", estimai-t-il le 28 août sur BFMBusiness.

Sur la pénibilité en revanche, il semble plus optimiste. La création d'un compte de pénibilité pour les salariés ayant effectué des travaux pénibles est estimée par le gouvernement à 2,5 milliards d'euros par an en rythme de croisière, en principe à la charge des entreprises. "J'ai eu un engagement oral que la pénibilité sera aussi prise en compte dans cette compensation", a affirmé le président du Medef, vendredi 31 août.

Pause fiscale

Mais entre la promese élyséenne de pause fiscale, la volonté de Jean-Marc Ayrault de faire baisser le coût du travail et la nécessité de réduire le déficit, les solutions sont plus que limitées. Tranférer 34 milliards d'euros de cotisations familiales vers la solidarité nationale, c'est à dire le budget de l'Etat, sans augmenter les prélèvements relève de la gageur.

Le Medef propose, lui, d'augmenter conjointement la TVA et la CSG pour faire baisser le coût du travail. Pierre Gattaz chiffre même cette baisse à 50 milliards d'euros sur cinq ans. Pas sûr que le gouvernement soit disposer à faire le même calcul. D'autant que la TVA augmentera déjà le 1er janvier pour financer le CICE.

En tourt cas les propos de Marisol Touraine, dimanche soir sur BFMTV ont de quoi refroidir les espoirs du patronat. "Seule une petite partie des cotisations sera transférée". Il n'y aura pas de hausse de TVA ni de CSG mais une prise en charge par le budget de l'Etat de certaines dépenses de politique familiale, a affirmé la ministre des Affaires sociales. Des propos confirmés par son collègue du Travail, Michel Sapin, sur France Inter ce même dimanche : la compenstion ne sera que de 1 milliard en 2014.

Reste donc la baisse des dépenses publiques pour compenser la pause fiscale. Et une croissance meilleure que prévue qui pourrait faire rentrer davantage de recettes fiscales sans hausse des impôts. Est-ce cela qu'évoquera Pierre Moscovici face à Pierre Gattaz ?

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Patrick Coquidé