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Covoiturage, cars,... comment se déplacer pendant la grève SNCF ?

Ouibus, iliale de la SNCF, a transporté 4,3 millions de passagers sur ses autocars en 2017.

Ouibus, iliale de la SNCF, a transporté 4,3 millions de passagers sur ses autocars en 2017. - Kenzo Tribouillard-AFP

En prévision des grèves à venir, le président de la SNCF promet des solutions d'acheminement des voyageurs s'appuyant sur le covoiturage, les bus, cars ou les VTC. L'entreprise publique a beaucoup investi dans les services numériques liés aux solutions alternatives de mobilité.

La SNCF n'est pas désarmée face à la grève "dure" des cheminots à partir du 3 avril prochain qui perturbera sévèrement les trains de banlieue, les Intercités et les TGV. L'intersyndicale CGT-Unsa-Sud-rail-CFDT Cheminots a prévu 36 jours de grève sur trois mois.

"C'est d'abord une mauvaise nouvelle, une mauvaise chose pour les 4 millions et demi de Français qui prennent le train tous les jours" a déclaré le président de la SNCF, sur TF1, dans la soirée du jeudi 15 mars, mais Guillaume Pepy met en avant des solutions de rechange. Il promet de mettre en place des solutions d'acheminement des voyageurs en s'appuyant sur le covoiturage, des bus, des cars ou des VTC. "On sera complètement mobilisés", a-t-il assuré. De son côté, la région Ile-de-France s'active pour susciter et favoriser le covoiturage des usagers les jours de grève.

Pendant l'automne 1995 et la précédente grève longue de la SNCF, peu de moyens alternatifs de transport existaient, hormis les camions militaires réquisitionnés pour acheminer des voyageurs bloqués. Vingt-trois ans plus tard, la révolution numérique et l'essor de solutions de mobilité urbaine qu'on réserve depuis son smartphone ont changé la donne.

SNCF a investi dans le covoiturage urbain du quotidien

Axant sa stratégie sur la fourniture de services numériques de mobilité destinés à ses clients, la SNCF a investi dans une kyrielle de start-up du numérique: covoiturage (123envoiture.com), location de voiture (Ouicar), VTC (Allocab et LeCab).

Résultat, l'entreprise publique a développé un panel de solutions. Son offre iDCAB permet de réserver un VTC vers ou depuis les grandes gares et IDvroom propose un service de covoiturage du quotidien constitué par des trajets domicile-travail, face à Blablacar qui développe aussi ce service. L'appli mobile iDPASS intègre de l'autopartage, des vélos en libre-service, des taxi ou VTC aux abords des gares de villes lorsque le voyageur arrive à destination par le train.

Mais, si grâce à ses services numériques, la SNCF satisfait les besoins de transport autre que le train en zone urbaine, la seule alternative sur les liaisons longue distance est constitué par le car. Sa filiale Ouibus a tiré profit de la libéralisation du transport de bus longue distance en France instaurée en 2015. Elle fait partie des trois compagnies (avec Flixbus et Isilines du groupe Transdev) qui se partagent aujourd'hui le marché même si aucune n'est bénéficiaire. Ouibus (qui assure aussi des liaisons transfrontières vers Londres, Bruxelles ou Amsterdam, notamment) a transporté en 2017 4,3 millions de passagers sur ses 300 destinations.

Plus de 270 villes françaises sont desservies par des cars

En cas de grève "dure" affectant le réseau TGV et Intercités, l'offre de cars interurbains sera cependant une alternative partielle car son principal inconvénient reste sa lenteur par rapport au TGV. Sur Paris-Bordeaux : il faut compter au mieux 7h de trajet contre un peu plus de 2 heures en TGV. À l'automne 2017, 270 villes françaises étaient desservies, selon le régulateur du secteur, l'Arafer, par ces services de car dont 244 par les 3 opérateurs disposant d’un réseau national.

Il reste que le critère prix ressort comme l'atout premier de ce mode de transport: 97% des passagers ont déclaré le prix comme étant l’un des 3 principaux critères les ayant amenés à utiliser le car, selon l'observatoire des transports et de la mobilité publié fin 2017 par l'Arafer.

La région Ile-de-France veut inciter au covoiturage

"Depuis quinze jours la région Ile-de-France travaille sur des alternatives pour réduire la galère des voyageurs pendant les jours de grève. Nous travaillons dans deux directions: d'abord inciter au télétravail" et favoriser "le covoiturage", a déclaré Valérie Pécresse, présidente (LR) de la région.

"Les jours de grève, l'Ile-de-France instaurera le covoiturage gratuit, avec huit partenaires, huit sociétés de covoiturage qui vous transporteront gratuitement. Cela commence le 22 mars", a ajouté Valérie Pécresse qui lance "un appel à la solidarité citoyenne. Il nous faut des conducteurs automobiles", qui seront "remboursés sur la base de dix centimes du kilomètres, et pour les passagers ce sera gratuit".

Frédéric Bergé