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Crahs de l'A400M: Airbus évoque un problème dans l'assemblage

L'A400M est un avion maudit pour Airbus

L'A400M est un avion maudit pour Airbus - Bertrand Guay - AFP

Le directeur de la stratégie d'Airbus Group a indiqué ce jeudi 28 mai que le crash de  l'A400M pourrait, selon les informations contenues dans les boîtes noires, être du à un "sérieux problème de qualité dans l'assemblage final".

Le voile commence tout doucement à se lever sur les causes du crash de l'A400M, le 10 mai dernier à Séville, en Espagne et causant ainsi le décès de quatre personnes.

Le directeur de la stratégie d'Aibus Group, Marwan Lahoud, a ainsi indiqué ce jeudi 28 mai au journal Handelsblatt que le groupe connaît un "sérieux problème de qualité dans l'assemblage final".

"Les boîtes noires le confirment. Il n'y pas de défaut structurel, mais nous avons un sérieux problème de qualité dans l'assemblage final", affirme Marwan Lahoud, après avoir eu connaissance pour la première fois des analyses des boîtes noires de l'appareil.

Le programme de contrôle des moteurs aurait été mal installé lors de l'assemblage final, ce qui aurait conduit à une panne de moteurs et conduit au crash, écrit le Handelsblatt dans son communiqué avant publication.

"Nous avons pris connaissance pour la première fois hier (mercredi) des résultats, ils confirment nos analyses internes", a précisé Marwan Lahoud au quotidien des affaires allemand.

Le 19 mai, Airbus avait déjà ordonné à ses clients une inspection de leurs A400M en leur adressant une note d'alerte pour leur demander de contrôler le système de gestion électronique des moteurs.

Un coup dur pour l'A400M

Cette note demandait "aux exploitants d'effectuer des contrôles spécifiques et réguliers de l'ECU (l'unité de contrôle électronique, ndlr) sur chaque moteur de l'avion avant le vol et d'effectuer des contrôles supplémentaires après un éventuel remplacement de moteur ou de l'ECU".

Mais dans son communiqué Airbus n'avait pas établi de lien entre ce problème potentiel et l'accident. L'avion qui s'est écrasé effectuait un vol d'essai avant sa livraison à la Turquie qui était prévue en juillet. Suite à cet accident, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la Turquie et la Malaisie avaient suspendu les vols des appareils en service.

L'enquête est menée par les autorités militaires espagnoles, précisément par la Commission d'enquête technique des accidents des aéronefs militaires (CITAAM) qui devra présenter ses conclusions au juge d'instruction saisi du dossier.

Le crash de cet A400M a constitué un nouveau coup dur pour ce programme qui a accumulé retards et surcoûts. Au total, 174 A400M ont été commandés par huit pays: Allemagne, France, Espagne, Royaume-Uni, Belgique, Luxembourg, Turquie et Malaisie. Douze seulement sont en service à ce jour.

J.M. avec AFP