BFM Business
Transports

Crash de l'A320: Germanwings, la réponse de Lufthansa à Ryanair et easyJet

La compagnie aérienne dont l'A320 s'est crashé dans la région de Barcelonnette ce 24 mars est une filiale de la Lufthansa, configurée pour faire la guerre à easyJet et Ryanair.

C'est une tragédie qui risque de peser sur la réputation de Germanwings. Ce mardi 24 mars, un Airbus A320 de cette compagnie aérienne allemande assurant le vol Barcelone-Düsseldorf s'est crashé dans la région de Barcelonnette, dans les Alpes-de-Haute-Provence.

Germanwings est une filiale de la Lufthansa qui a été créée en 2002. La compagnie assure des vols courts et moyen-courrier, en Allemagne et en Europe.

Cette compagnie assure des liaisons qui n’ont pas vocation à alimenter le trafic long-courrier de la Lufthansa, c'est-à-dire tous les vols qui ne décollent ou n’atterrissent ni à Munich, ni à Francfort, qui sont les deux hubs de la compagnie allemande pour les vols intercontinentaux.

Pas une véritable low-cost

Germanwings n'est pas une compagnie low-cost stricto sensu. Sa vocation est pourtant bien de concurrencer Ryanair ou encore easyJet en proposant les prix les plus bas possible sur une partie des sièges de l’avion.

Mais, contrairement aux compagnies low-cost, Germanwings offre aussi un service complet avec repas à bord gratuits, possibilité de changer de vol au dernier moment et distribution de miles. Des services équivalent à ceux de la Lufthansa pour les passagers qui voyagent pour affaires et paient leurs billets nettement plus chers.

Des conditions de travail particulières

En revanche, comme les compagnies low-cost classiques, Germanwings n’exploite aujourd'hui qu’un type d’avion, monocouloir: les Airbus A319 et A320. Soit une soixantaine d’avions dont une bonne partie était auparavant exploitée par la compagnie mère Lufthansa. Ces avions font l’objet des mêmes conditions d’entretien technique que ceux de Lufthansa, qui a sa propre filiale pour entretenir sa flotte.

En revanche, le personnel de bord est soumis à des conditions de travail différentes de celles de Lufthansa. Ce sont des différences de traitement qui ont donné lieu à des grèves à répétition des pilotes tant chez Lufthansa que chez Germanwings depuis l’an passé: 10 en 2014. Des mouvements qui ont grevé les résultats du groupe. Et à nouveau en février puis en mars 2015.

Ironie du sort, la compagnie a programmé de changer de nom à la fin de l'année. Elle a prévu de se rebaptiser Eurowings et d'élargir son champ d'action en assurant aussi des liaisons long-courrier vers des destinations loisirs (Cuba, CaraÎbes, Thaïlande) avec des Airbus A330.

Pierre Kupferman