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Vidéo Crédit Agricole: notre filiale grecque Emporiki "constituait aussi un risque de réputation"

Jean Paul Chifflet se félicite d'avoit sorti le Crédit Agricole de la Grèce par la manière douce

Jean Paul Chifflet se félicite d'avoit sorti le Crédit Agricole de la Grèce par la manière douce - -

Alors que la banque verte a finalisé l’accord de cession de sa filiale grecque à Alpha Bank, son directeur général Jean-Paul Chifflet était l’invité de BFM Business. Il est évidemment revenu sur cet épisode douloureux dont il estime avoir trouvé "une fin heureuse".

Trois semaines avant de publier ses résultats trimestriels, le Crédit Agricole a définitivement soldé son cauchemar grec en finalisant l’accord de cession de sa filiale grecque Emporiki à la banque hellénique Alpha Bank, pour un euro symbolique. Jean-Paul Chifflet, directeur général du groupe bancaire et invité de l’émission Good Morning Business de BFM Business ce 19 octobre, se félicite d'avoir pu "enlever un clou dans la chaussure" du Crédit Agricole.

Un clou qui au passage pèsera pour deux milliards d’euros sur les comptes du troisième trimestre, selon la banque elle-même. Au total Emporiki aura coûté au Crédit Agricole près de neuf milliards d’euros de pertes nettes, en comptant le coût d’acquisition initial, les pertes comptables et les augmentations de capital.

Mais ce n’est pas tout. "La partie financière est constatée. Mais au-delà, il y a également un partie réputation qui était très forte. Nous l’avons bien senti lors de nos rencontres avec les actionnaires ou avec différentes instances".

La solution aurait pu être plus brutale

Il est vrai qu’en mai, lors d’une assemblée générale, les actionnaires du groupe avaient montré des signes d’impatience sur ce dossier. L’un d’entre eux parlait ainsi d’un "puits sans fond",un autre avait même pris à partie la direction du groupe pour évoquer ce sujet.

Jean-Paul Chifflet indique également que la sortie de la Grèce du Crédit Agricole aurait pu être plus violente. "Si nous avions poussé trop loin la position, nous aurions pu prendre une posture plus brutale, car nous nous pouvions laisser filer les risques". Il juge également que cette sortie en douceur va permettre à la Grèce "de recomposer son système bancaire".

Il n’a pas tort : les banques grecques ont effet démarré une vague de consolidation. Outre le rachat d’Emporiki par Alpha Bank, La Banque nationale de Grèce et Eurobank sont actuellement en pleines discussions pour procéder à une fusion.

Julien Marion