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Crédit d'impôt compétitivité: la grogne des PME

Le préfinancement du Cice pose problème

Le préfinancement du Cice pose problème - -

Alors que le gouvernement vante la mise en place du Crédit d'impôt compétitivité emploi afin de relancer les investissements, nombre de PME dénoncent les conditions de préfinancement de cet outil d'allégement de leurs charges.

Pierre Moscovici se déplace, ce lundi 27 mai, en Normandie et en Picardie pour vanter le Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE), la mesure-phare du pacte de compétitivité adopté à l'automne par le gouvernement afin de relancer les investissements et créer des emplois.

Afin de préfinancer ce CICE qui entrera officiellement en application en 2014, Oséo, désormais intégré dans la nouvelle Banque publique d'investissement (BPI), prête l'argent aux entreprises. Jusque là, 490 millions d'euros ont ainsi été octroyés, et environ 3.000 dossiers traités.

Pourtant, les patrons des petites entreprises dénoncent "une usine à gaz" et un préfinancement trop coûteux car les taux d'intérêt peuvent être négociés. Les TPE et PME peuvent payer jusqu'à 6% d'intérêt pour leur avance sur trésorerie. C'est plus coûteux qu'un nouveau crédit ! Des établissements commerciaux, comme la banque Palatine, proposent pour le préfinancement des taux qui oscillent entre 1,7 et 2,7%.

A l'inverse, les grandes entreprises de plusieurs miliers d'employés, celles qui auront le plus gros crédit d'impôt, ont plus de poids pour revoir leur taux à la baisse, aux alentours de 2%.

Frais de gestion

A cette inégalité de traitement s'ajoute une inégalité géographique pour les entreprises qui se tournent vers Oséo : les négociations se font région par région. Deux sociétés similaires pourront donc obtenir deux taux d'intérêt différents si elles sont basées en Normandie ou en Lorraine par exemple.

Dernière difficulté pointée par le Medef : les frais de gestion (un expert comptable est en effet nécessaire pour l'opération) et de longs délais à chaque dossier.

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Pierre Rigo et BFMBusiness.com