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Crédit Lyonnais: les contribuables (presque) au bout de leur peine

Le Crédit Lyonnais avait accumulé 19,8 milliards de pertes en 1993

Le Crédit Lyonnais avait accumulé 19,8 milliards de pertes en 1993 - Pierre Boussel-AFP

Le budget 2015, dont la discussion commence mardi prévoit la dissolution de l'Etablissement public de financement et de restructuration chargé de porter la dette de la banque en quasi-faillite en 1993. Economie: 190.000 euros par an pour l'Etat. Reste 4 milliards de dette.

Enfin une petite nouvelle réconfortante pour les contribuables qui ont été régulièrement appelés depuis vingt ans à combler, via le budget de l'Etat, une partie des 19,8 milliards d'euros de pertes du Crédit Lyonnais accumulées en 1993.

L'article 26 du projet de loi de finances pour 2015, dont la discussion va commencer mardi 14 octobre à l'Assemblée, met discrètement un point final au scandale de la banque qui a fait l'actualité dans les années 90 et qui continue indirectement de la faire avec le dossier Tapie-Lagarde-Guéant

Apurement du passif

Cet article technique prévoit la dissolution au 1er janvier 2015 de l'Etablissement public de financement et de restructuration (EPFR) créé en 1995 et chargé d'assurer l'apurement du passif du Crédit Lyonnais. 

L'Etat prendra en charge directement cet apurement. Mais au passage, il va récupérer les 108 millions d'euros de trésorerie de l'EPFR tout en économisant 190.000 euros par an de frais de fonctionnement de l'établissement. Il n'y a pas de petites économies...

Dette garantie par l'Etat

Les pouvoirs publics n'en ont pas fini pour autant avec le dossier du Crédit Lyonnais. La vente d'actifs de la banque aujourd'hui privatisée a permis de ramener la dette de 19,8 milliards d’euros à un peu plus de 4 milliards d’euros.

Mais comme le constate la rapporteure générale du budget, Valérie Rabault, dans ses observations sur le projet de loi de finances, il n'y a plus grande chose à attendre de la vente d'actifs du Lyonnais, les pépites ayant été cédées au départ. En clair, les 4 milliards de dettes qui restent vont être directement garanties par l'Etat. Un risque qui pèse donc toujours sur les contribuables...

Patrick Coquidé