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Credit Suisse supprimera au moins 5.500 postes en 2017

Crédit Suisse va encore supprimer des emplois.

Crédit Suisse va encore supprimer des emplois. - EMMANUEL DUNAND / AFP

La deuxième banque de Suisse va supprimer entre 5.500 et 6.500 postes cette année après avoir déjà procédé à la suppression de 7.250 emplois en 2016. Elle a clôturé ses deux derniers exercices dans le rouge.

Credit Suisse va supprimer 5.500 à 6.500 postes supplémentaires en 2017, après avoir déjà fortement taillé dans ses effectifs l'an passé, poursuivant sa mue dans un contexte difficile pour le secteur bancaire. Le groupe suisse, dont le franco-ivoirien Tidjane Thiam avait repris les commandes à l'été 2015, avait lancé quelques mois après un vaste plan de réorganisation de ses activités visant à donner la priorité à la gestion de fortune, qui s'est déjà traduit par 7.250 suppressions d'emplois en 2016.

Le numéro deux du secteur bancaire en Suisse, qui avait déjà terminé 2015 dans le rouge en raison de dépréciations, a aligné une seconde année de pertes, cette fois sous le poids des provisions constituées pour régler l'héritage de la crise des "subprimes". La banque a refermé l'exercice 2016 sur une perte nette de 2,4 milliards de francs suisses (2,2 milliards d'euros) suite à un accord avec les autorités américaines sur la vente de titres adossés à des emprunts hypothécaires, moyennant une amende de 5,3 milliards de dollars. "Mettre cette question derrière nous était une de mes priorités clefs", a déclaré Tidjane Thiam lors d'une conférence de presse à Zurich.

L'an passé, la banque a également fait d'importants progrès sur sa réorganisation, a-t-il insisté, en se focalisant sur l'élément qu'elle peut influencer directement, malgré la forte volatilité des marchés, à savoir le contrôle des coûts. Les dépenses opérationnelles ont été réduites d'environ 1,9 milliard de francs suisses pour revenir à 19,4 milliards, la banque dépassant ainsi son objectif initial. Elle prévoyait à la base de les ramener en dessous de 19,8 milliards fin 2016, a-t-elle pointé, précisant qu'elle entendait désormais les faire passer sous la barre des 18,5 milliards de francs suisses en 2017, notamment sous l'effet des coupes dans le personnel.

Introduction partielle en Bourse 

L'autre grand chantier pour les mois à venir reste l'introduction partielle en Bourse de ses activités sur le marché suisse. Dans sa lettre aux actionnaires, le groupe a confirmé que les travaux sur ce front était "en bonne voie". "Cela dit, nous allons continuer à analyser l'évolution de notre environnement réglementaire", a tenu à préciser Tidjane Thiam durant une conférence de presse à Zurich, alors que les investisseurs ont récemment émis des doutes sur ce projet. "Comme toujours", la banque va examiner "un vaste éventail d'options", pour s'assurer de trouver la solution qui crée le meilleur retour pour ses actionnaires, a déclaré l'ancien patron de l'assureur britannique Prudential.

La réorganisation de Credit Suisse vise à mettre l'accent sur la banque privée, en particulier sur l'Asie-Pacifique pour y capitaliser sur l'émergence de nouvelles grosses fortunes, tout en recalibrant la banque d'affaires, en allégeant la voilure sur les activités de marché les plus volatiles. Initialement salué par les investisseurs, ce projet avait toutefois fait l'objet de doutes grandissants l'an passé qui avaient pesé sur le cours de son action, la banque suisse n'étant pas épargnée par les conditions difficiles qui ont secoué les marchés.

À la clôture des comptes, fin 2016, la division Asie-Pacifique a vu ses recettes fléchir de 6%, sur fond notamment de baisse des revenus de courtage en raison d'une baisse d'activité de la clientèle en Chine élargie, a détaillé la banque dans son rapport pour le dernier trimestre. Dans la banque d'affaires, la division dédiée aux marchés mondiaux a elle vu ses revenus fléchir de 19%, plombés par les marchés d'actions. Ils ont grimpé de 10% dans la division de banque d'investissement et de marchés de capitaux, notamment grâce aux revenus liés aux opérations de fusions et acquisitions. À 14H31 GMT, le titre s'apprécie de 1,69% à 15,01 francs suisses alors que le SMI l'indice des valeurs phares de la place suisse, se replie de 0,32%.

P.L avec AFP