BFM Business
Culture loisirs

La culture montre son poids économique pour justifier son existence

La moitié des revenus du spectacle vivant provient de subventions publiques

La moitié des revenus du spectacle vivant provient de subventions publiques - -

Toute la filière culturelle s'est unie pour commander une étude à Ernst & Young, qui montre que le secteur pèse plus que l'automobile ou le luxe.

Les industries culturelles et créatives emploient 1,2 million de personnes en France, soit 5% de l'emploi intérieur total, selon une étude du cabinet EY (ex-Ernst&Young) publiée jeudi 7 novembre.

Leur chiffre d'affaires direct est de 61,4 milliards d'euros, contre 60,4 milliards pour l'automobile, et 52,5 milliards pour le luxe. Le chiffre atteint 74,6 milliards d'euros, si l'on ajoute celui généré par les activités indirectes (20% de l'ensemble).

A noter que l'étude adopte une vision assez large du secteur: elle y inclut le design, les architectes, la tapisserie, la céramique...

Le spectacle vivant subventionné à 50%

L'étude, initiée par la Sacem, détaille notamment le secteur musical, qui pèse au total 8,6 milliards d'euros. La vente de musique (CD et numérique), dont le déclin depuis 2000 est régulièrement mis en avant, ne représente finalement que 10% de la filière.

L'étude détaille aussi le secteur du spectacle vivant (danse, théâtre, cirque), et y montre le poids très important des subventions publiques, qui représentent la moitié des 6 milliards d'euros de recettes directes (l'autre moitié provenant de la vente de billets).

Les subventions publiques représentent aussi la moitié des 2,4 milliards d'euros de chiffre d'affaire des concerts. Toutefois, la musique classique est beaucoup plus subventionnée (à 80%) que les musiques actuelles (à 23,5%).

Hélas, l'étude ne détaille pas le poids des subventions publiques dans les autres secteurs...

Justifier son existence

L'étude a été commandée par "France créative", qui regroupe les acteurs de plusieurs secteurs (Adami, Snep et Sacem pour la musique, Procirep pour le cinéma et la télévision, Fesac pour le spectacle vivant...). Elle doit être présentée prochainement à l'Elysée et à Matignon.

Le CNC vient de publier une étude similaire sur le seul audiovisuel. Et le gouvernement en a demandée une autre à l'inspection générale des finances et l'inspection générale des affaires culturelles. Visiblement, la culture a besoin de justifier son existence en temps de crise...

Jamal Henni