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Cynk, la start-up fantôme qui valait près de 4 milliards de dollars à Wall Street

Le conte de fée de Wall Street s'est finalement avéré être une coquille vide.

Le conte de fée de Wall Street s'est finalement avéré être une coquille vide. - -

Cynk technologies, entreprise qui affirme jouer les intermédiaires entre les internautes et les célébrités, a gagné 24.000% en quelques jours. Mais cette entreprise est en fait une coquille vide, et les autorités américaines ont décidé, vendredi 11 juillet, de suspendre sa cotation.

Le conte de fées avait l'air trop beau. La start-up Cynk technologies a flambé de plus de 24.000% en Bourse en quelques jours, ce qui lui a permis de peser près de 4 milliards de dollars.

Au départ, Cynk est un site internet qui peut ressembler à une bonne idée: pour 50 dollars, il livre les coordonnées des stars. Pas le numéro personnel mais les adresses mail ou le numéro de bureau de leurs agents. Un pseudo réseau social autour de cette idée est construit et la société est introduite en Bourse à un prix dérisoire de quelques centimes l'action. Tout à coup l'action se met à flamber: elle était à 6 centimes le 16 juin dernier hier elle est monté jusqu'à 22 dollars.

Les autorités américaines réagissent

Mais si on regarde de près la société, on voit qu'elle a zéro revenu, zéro employé, qu'elle est basée dans un paradis fiscal, qu'elle a juste un PDG un certain Marlon Luis Sanchez qui, quand on l'appelle, affirme qu'il a quitté la société depuis longtemps.

Bref une coquille vide. Des petits malins qui inventent une fausse bonne affaire, font courir le bruit sur les réseaux sociaux, font monter l'action s'en mettent plein les poches et disparaissent.

La société Cynk est cotée sur le marché parallèle OTC (over the counter) moins réglementé que le marché officiel mais des voix se sont élevées pour demander comment il se fait que les autorités boursières laissent se développer des opérations pareilles.

Celles-ci ont réagi. Vendredi 11 juillet, la SEC (Securities and Exchange Commission), le gendarme des marchés américain, a décidé de suspendre la cotation de la société. L'autorité s'inquiète notamment "de la justesse des informations disponibles sur le marché et de possibles manipulations des transactions".

Jean-Bernard Cadier avec BFMbusiness.com