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De l’importance du leadership digital

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La transformation digitale est avant tout une histoire de leadership digital, d’hommes et de femmes capables d’insuffler une nouvelle culture de l’innovation, de la gestion de projets, des processus de recherche ou encore de la relation client. Ces nouvelles qualités seront la clé de la réussite de l’entreprise.

Pour réussir, ou pour au moins bien attaquer sa transformation digitale, mieux vaut ne pas manquer de leadership. Comme dans d’autres domaines, sans leadership – digital en l’occurrence- l’entreprise peut se mettre en danger, privée de vision, de cap et de priorités.
Or en matière de transformation digitale, l’heure est à lucidité, à l’énergie et donc au leadership.

Un leadership devenu aujourd’hui indispensable pour assimiler le rythme des changements sur des marchés où les modèles disruptifs prennent souvent le pas sur les modèles plus traditionnels.

A la base du leadership digital, il faut un dirigeant connecté, capable d’évoluer dans un contexte par nature instable et sachant anticiper l’hyper-connectivité de l’ensemble de son écosystème. Il saura ainsi « manager le doute ».
Le digital produisant énormément de données, le leader digital devra savoir s’entourer de profils ouverts – y compris des experts externes à l’entreprise. Ceux-ci pourront lui transmettre leurs doutes et expertises et rendre au final les incertitudes constructives.

Adam Grant dans son ouvrage « Originals » souligne d’ailleurs l’importance de s’entourer de co-équipiers qui voient un problème sous un autre angle.
« J’en ai marre de patienter sous la pluie à attendre un taxi » s’est dit Travis Kalanik qui a réfléchi autrement et inventé Uber.
« Je n’ai pas les moyens d’avoir une maison ou un appartement dans toutes les villes que j’aime et aller à l’hôtel ne me satisfait pas… » Brian Chesky et ses associés ont ainsi inventé Airbnb.

En France, nous avons aussi Frédéric Mazzella, fondateur de BlaBlaCar qui a révolutionné la façon de voyager en voyant le potentiel business d’un besoin physique. Ils ont tous su s’entourer de collaborateurs qui ont rendu leurs incertitudes constructives.

Le leader digital doit enfin savoir associer immédiateté et durée. Le digital implique en effet une certaine agilité mais qui doit s’inscrire dans une direction bien définie, qui répond aux valeurs de l’entreprise.

Parmi ses qualités, le leader digital doit mettre de côté celles qui l’ont fait arriver à un poste de manager. Faire preuve d’autorité et imposer ses directives ne font pas bon ménage avec le leadership digital. Il faut davantage miser sur la curiosité, la capacité d’écoute, voire l’empathie. Certains parlent de « lâcher prise », parlons plutôt de gestions de compétences douces.

Ce « lâcher prise » est toutefois nécessaire. Le plus compliqué -et le plus paradoxal- est qu’il doit cohabiter avec les processus plus figés et bien établis de l’entreprise. Le but n’est pas de tout faire exploser mais de faire jaillir partout les bonnes initiatives pour mener l’entreprise vers sa Renaissance digitale.

Frédéric Simottel