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Débarquement: la Normandie mise sur le tourisme de commémoration

Riche en sites historiques, ici Longue-sur-Mer, la Normandie veut devenir la première destination du tourisme de mémoire pour la Seconde guerre mondiale.

Riche en sites historiques, ici Longue-sur-Mer, la Normandie veut devenir la première destination du tourisme de mémoire pour la Seconde guerre mondiale. - -

Dès le 6 juin, le Calvados, la Manche et l'Orne se mobilisent pour célébrer le 70e anniversaire du débarquement et de la bataille de Normandie. Mais une fois les festivités achevées, la région compte pérenniser cette dynamique pour attirer durablement les touristes grâce à des investissements ciblés.

Avec des centaines de manifestations programmées au cours des 3 prochains mois pour célébrer le 70ème anniversaire du débarquement et la bataille de Normandie, la région est déjà assurée de faire le plein pour cette saison touristique 2014. Au total, ce sont près de 8 millions de visiteurs qui sont attendus.

Riche en sites historiques liés à la seconde guerre mondiale, le Calvados, la Manche et l'Orne sont habitués à cette affluence. "Pour les grands anniversaires (c'est à dire les dizaines, NDLR) c'est 30% de fréquentation en plus, avec un rayonnement qui se poursuit encore les années suivantes", explique Jean Louis Laville, directeur du Comité régional de tourisme en Normandie.

Mais les ambitions de la région sont de pérenniser et de développer cet attrait pour le tourisme de mémoire. Déjà, un billet d'entrée sur trois acheté dans la région concerne un tel site. Ainsi le mémorial de Caen (Calvados), avec 364.000 visiteurs par an, est le 4eme site régional le plus visité, derrière le Mont-Saint- Michel, Giverny et la broderie de Bayeux.

S'y ajoutent les visites sur les plages du débarquement, les cimetières militaires, qui font eux aussi partie des centres d'attraction touristiques. Le cimetière américain de Colleville (Calvados) a attiré à lui seul 1,4 million de visiteurs l'an passé.

Devenir une destination pour les familles et les étrangers

Mais pour devenir la destination internationale sur la Seconde Guerre mondiale, la Normandie doit relever un défi : aller au-delà des visites effectuées par des témoins et des anciens combattants et leurs proches, forcement appelés à diminuer. La région se veut désormais une destination de choix pour les familles et les étrangers. Et pour ces derniers, il ne s'agit plus de se contenter des Américains, Canadiens, Belges, déjà très présents sur les sites. Il faut aussi attirer les touristes allemands.

Cette phase de conquête s'appuie sur un vaste programme d'investissements, dont les musées et sites touristiques ont été les grands bénéficiaires. Plus de 60 millions ont été investis sur la période 2011-2013, afin de rénover, d'élargir et d'enrichir l'offre. Ainsi, dans le mémorial de Caen, il est désormais possible de visiter le bunker Richter, situé sous les bâtiments. La muséographie a aussi été revue.

Le site de la pointe du Hoc, connu pour des falaises de 30 mètres que les Rangers US ont dû escalader, a, lui aussi, bénéficié de fonds publics pour rénover son espace d'accueil.

"Mais il n'y a pas eu que des financements publics et que français", souligne Jean Louis Laville. Et de citer la rénovation du "visiter center" du musée de Coleville assuré grâce à des fonds publics américains. Ou encore la création d'une nouvelle salle au musée de Sainte-Mère-Eglise assurée, elle, par un financement privé.

Les plages du débarquement bientôt classées par l'Unesco?

"Comme nous voulons toucher les nouvelles générations, nous avons privilégié les scénographies attrayantes, multiplié les supports de visite", détaille le directeur du Comité régional de tourisme. Et pour séduire les touristes étrangers, les supports multilingues ont été généralisés.

Pour cette mission, la Normandie bénéficie du soutien de l'Etat et d'AtoutFrance. Un "Contrat de Destination Tourisme de Mémoire", signé en février dernier, fixe pour les 5 ans à venir les cadrages en terme d'actions de communication, de développement de l'attractivité, de projets d'investissements.

Et pour assoir définitivement son aura à l'international, la région mène aussi une action pour faire classer les 80 kms de plages du débarquement au patrimoine mondial de l'Unesco. Elles rejoindraient d'autres sites français comme le canal du Midi, ou le bassin minier du Nord-pas-de-Calais.

Le titre de l'encadré ici

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Le tourisme en Normandie :

> Le secteur pèse au global 1,5 milliard d'euros

> Il représente 24.000 emplois salariés

> 5 millions de touristes ont visité les sites de mémoire en 2013

> Un sur deux est étranger alors qu'ils ne représentent que 30% des touristes venant en Normandie

Coralie Cathelinais