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"Deezer devrait être rentable dans deux ans"

Alexis de Gemini (à gauche) était l'invité de BFM Business vendredi 22 juillet.

Alexis de Gemini (à gauche) était l'invité de BFM Business vendredi 22 juillet. - Lionel Bonaventure - AFP

Alexis de Gemini, directeur général France du site de streaming musical, était l’invité de BFM Business vendredi 22 juillet. Il a notamment évoqué le modèle économique de l’entreprise.

Alors qu’il vient de se lancer à la conquête des États-Unis, Deezer peine à mettre en place un modèle économique rentable.

Invité de BFM Business vendredi 22 juillet, Alexis de Gemini a livré quelques explications à ce sujet: "D’abord, on perd de l’argent car on investit à l’international et qu’on est contraint d’aller concurrencer Apple et Spotify dans le monde entier. En France, Deezer gagne de l’argent, et a une position de leader avec près de 50% de parts de marché. Mais pour être un acteur mondial du streaming, il faut investir (…) et cela génère des pertes, encore aujourd’hui", a indiqué le directeur général France de la plateforme française.

"On sort d’une ère où la musique était gratuite ou piratée. On effectue un travail de fond pour reconvaincre les utilisateurs - notamment français - qu’il faut payer pour l’écouter et rémunérer la création des artistes", a-t-il poursuivi. "Pour l’instant, on constate qu’il y a une barrière psychologique et on essaye d’installer un prix de référence (9,99 euros par mois). Pour que le streaming devienne un marché de masse, on doit contenir les prix".

"Les producteurs doivent mieux partager avec les artistes"

"L’autre raison pour laquelle on perd de l’argent, c’est que l’on rémunère de manière très importante les producteurs et indirectement les artistes. On essaye d’améliorer un peu nos marges, on est en phase de discussion avec l’industrie musicale", a assuré le dirigeant.

"Les artistes commencent à voir arriver plus d’argent sur leur relevé de compte de fin d’année grâce au streaming. Cette année, le streaming représente 36% du marché de la musique en valeur en France alors que ça n’existait pas il y a 7-8 ans", a-t-il rappelé. "La filière a aussi un effort à faire, en rémunérant mieux les artistes sur les revenus du streaming. Je pense que les producteurs doivent mieux partager avec les artistes".

Selon lui, l’entreprise sera rentable "dans deux ans. À ce moment, on lèvera de nouveau de l’argent, et j’espère qu’on atteindra le milliard d’euros de valorisation".

Y.D.