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Transports

Défaut d'accélérateur: Toyota condamné à payer 1,2 milliard de dollars pour avoir "menti"

En échange du paiement de l'amende record, Toyota échappe aux poursuites pénales.

En échange du paiement de l'amende record, Toyota échappe aux poursuites pénales. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Le Japonais a été condamné, ce 19 mars, à payer l'amende pénale la plus élevée de l'histoire américaine imposée à un constructeur automobile. Il a été reconnu coupable d'avoir caché un défaut qui touchait la pédale d'accélérateur de ses véhicules.

Au terme d'une enquête de 4 ans, les autorités américaines ont condamné Toyota à payer une amende de 1,2 milliard de dollars pour avoir "trompé" ses clients. La pédale d'accélérateur de certains véhicules du Japonais restait coincée, provoquant la panique des automobilistes.

En annonçant "l'amende pénale la plus élevée de l'histoire américaine imposée à un constructeur automobile", le ministre de la Justice Eric Holder s'est montré d'une extrême sévérité à l'égard de Toyota, dont le "comportement honteux" a conduit à "cacher intentionnellement des informations et à tromper le public sur de graves questions de sécurité".

Dans plusieurs cas litigieux, la pédale d'accélérateur était restée coincée en position basse et la voiture continuait d'accélérer malgré tous les efforts du conducteur pour freiner. Ce défaut technique pourrait être à l'origine d'accidents mortels survenus entre 2009 et 2010 aux Etats-Unis et qui avait contraint Toyota à rappeler quelque 10 millions de véhicules.

Toyota "s'inquiétait plus de son argent que de la sécurité"

Le procureur fédéral de New York, en charge de l'enquête "longue et laborieuse", a raconté à la presse l'accident dans lequel a péri une famille de quatre personnes, malgré leurs appels d'urgence, lancée à plus de 200 km/h sur une autoroute de Californie.

Mais Toyota "s'inquiétait plus de son argent que de la sécurité", a fustigé Preet Bharara, "le constructeur a menti encore et encore", au point de donner des instructions en interne pour cacher la vérité.

"Le groupe a admis avoir induit en erreur les consommateurs américains en dissimulant (ce défaut) et par des prises de position trompeuses", selon le ministère. Il a minimisé l'ampleur du phénomène et a fourni "des données inexactes" au Congrès devant lequel son PDG Akio Toyoda avait dû présenter des excuses en 2010.

En échange du paiement de cette amende, le groupe échappe pour l'heure aux poursuites pénales. Le constructeur nippon a réagi en assurant que cet arrangement, même s'il était "douloureux", allait permettre de refermer "ce chapitre malheureux".

C.C. avec AFP