La défense plaide la relaxe pour Jérôme Kerviel
Une "anomalie judiciaire", voilà comment Maître Koubi, l’avocat de Jérôme Kerviel, a qualifié la première condamnation de son client. Après quatre semaines d'audience dominées par la théorie de la défense d'un mystérieux complot, l'avocat a fait une plaidoirie en forme d'attaque.
Tous les acteurs de l’affaire en ont ainsi pris pour leur grade, à commencer par la Société Générale, que l’avocat a de nouveau accusé d’avoir menti, d’avoir manipulé. Les instances de contrôle, la justice, sont eux coupables de s’être laissé duper. L’instruction n’aurait pas suffisamment exploité les éléments qui pouvaient disculper l’ex-trader.
Même le président du tribunal du premier procès est mis en cause : Maître Koubi lui reproche d’avoir procédé à un "copier-coller" des éléments du dossier fournis par la banque, donc d’avoir mené son procès à charge contre Kerviel.
Le prévenu, poursuivi pour une perte de 4,9 milliards d'euros début 2008 à la Société Générale, a lui quitté la salle d’audience à trois reprises pendant l’après-midi, visiblement pris de nausées. L’avocat a toutefois poursuivi son plaidoyer, listant ensuite tout ce qu’il estime être des manquements de la part de la Société Générale : ces mouvements de trésorerie qu’elle n’a pas vu, les appels de marge, les traders qui voyaient, savaient, à l’extérieur.
MAître Koubi réclame la relaxe ou une condamnation à laquelle le trader puisse survivre
Maître Koubi a ainsi plaidé pour que son trader soit mis hors de cause, et que cette affaire devienne enfin une "affaire Société Générale" et non plus une "affaire Kerviel".
"Si vous deviez le condamner", a repris l’avocat principal, "que ce soit à une chose à laquelle il pourrait survivre" a demandé Maître Koubi, dont le client a été condamné en première instance à trois ans de prison ferme et des dommages et intérêts de 4,9 milliards d’euros.
Mercredi, l’avocat général a réclamé cinq ans de prison ferme, peine maximum encourue, à l’encontre de l’ex-trader. Les avocats de la banque ont de nouveau réclamé près de 5 milliards de dédommagement. Le jugement a été mis en délibéré au 24 octobre.