Démantèlement de Fessenheim: l'exemple anglais
Alors que François Hollande a confirmé la fermeture d'ici à 2016 de la centrale de Fessenheim, la question du coût du démantèlement des sites nucléaires se pose. Dimanche 16 août, EDF a démenti avoir réclamé deux milliards d’euros pour procéder à la fermeture du site alsacien.
La facture d’un démantèlement d’un centrale nucléaire reste en fait très difficile à estimer. Le meilleur exemple est celui de la centrale de Berkeley, en Grande Bretagne, dont le démantèlement s'achève après des décennies travaux.
La centrale de Berkeley, à la frontière entre l'Angleterre et le Pays de Galles, est fermée depuis plus de 20 ans. Et c'est seulement en 2010 que les deux réacteurs ont été mis sous scellés (l'étape la plus importante du démantèlement), après des années de tâtonnement et d'essais ratés.
Au final, le démantèlement de Berkeley va coûter environ 800 millions d'euros. C'est plus deux fois que l'estimation faite il y a encore quelques années. Ainsi cet exemple montre la difficulté de chiffrer des programmes de démantèlement des centrales britanniques. Les autorités britanniques ont d'ailleurs récemment revu à la hausse ces coûts (+60%), à 58 milliards d’euros, pour la totalité des centrales britanniques.
10 années nécessaires pour enfuir les déchets
Et, dans le cas de Berkeley, la facture pourrait encore s'alourdir : il faut gérer certains des déchets radioactifs de la centrale. Une nouvelle étape de 10 ans est ainsi nécessaire pour les enfouir.
Ensuite il faudra attendre 60 ans pour que ces déchets soient moins dangereux et à partir de 2074, ils seront transférer dans des lieux de stockage de long terme (qu'il faudra construire). Au total il se sera passé 122 ans entre l'ouverture de la centrale et sa fermeture définitive.