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Dépassée par son succès, l'usine française de Thermomix embauche à tour de bras

La firme allemande Vorwerk a doublé la taille de son site de production de Thermomix basé en France en Eure-et-Loir et a embauché 170 personnes pour satisfaire une demande croissante.

La firme allemande Vorwerk a doublé la taille de son site de production de Thermomix basé en France en Eure-et-Loir et a embauché 170 personnes pour satisfaire une demande croissante. - Vorwerk

Avec une croissance de 30% de ses ventes en un an, l'allemand Vorwerk, qui produit l'essentiel de ses robots Thermomix dans une usine française d'Eure-et-Loir, a dû avancer d'un an le lancement de sa nouvelle ligne de production.

Voilà de quoi donner de l'espoir aux promoteurs du "made in France". L'usine Vorwerk, basée à Cloyes-sur-le-Loir (entre Chartres et Le Mans) et qui produit les robots cuiseurs Thermomix est dépassée par le succès. Le site qui employait 250 salariés il y a cinq ans à peine vient de faire gonfler ses effectifs à 420. L'entreprise, qui avait prévu de lancer dans cette usine une quatrième ligne de production en 2018 a dû avancer d'un an son projet d'extension.

Selon Les Echos, c'est début juin que cette nouvelle ligne commencera à produire les Thermomix. Le but est double: satisfaire une demande toujours croissante (les ventes mondiales de Thermomix ont crû de près de 30% en 2016) et permettre à l'usine de retrouver un rythme normal de travail. "Nous avons pris environ un an d'avance sur notre calendrier, et grâce à la mise en route des nouvelles machines, nous allons enfin pouvoir souffler et retrouver un rythme de travail plus normal, en 3x8 cinq jours par semaine, alors que nous travaillons non-stop 7 jours sur 7 depuis quatre ou cinq ans", explique aux Echos Michael Homuth, le directeur général de l'usine.

L'usine française, qui assure 85% de la production mondiale de Thermomix a changé de dimension ces dernières années. Vorwerk, le groupe allemand qui a inventé ce robot cuiseur au début des années 70, a investi 100 millions d'euros sur son site hexagonal afin de préparer le lancement du dernier modèle, le robot TM5. La surface de l'usine a quasiment doublé (23.000 m²) en cinq ans et celle-ci s'est fortement renouvelée avec des robots ultra-modernes pour produire et assembler les différentes pièces qui composent ces robots ménagers. Des robots qui n'ont pas empêché l'entreprise d'embaucher, puisque 170 personnes de plus s'affairent à la production depuis 2012. Et le site qui a la capacité de doubler sa production continuera à embaucher pour suivre la demande. 

Car les ventes du robot cuiseur allemand n'en finissent pas de flamber depuis quelques années. Le dernier modèle, le TM5, lancé en 2014 s'est déjà vendu à plus de 2,5 millions d'exemplaires dans le monde. Et la marque se lance sur de nouveaux marchés, comme aux États-Unis en début d'année 2017.

Comment le "made in France" peut-il faire un carton?

Alors que l'actualité dans l'Hexagone est marquée par plusieurs plans sociaux dans l'industrie, comment fait Vorwerk pour faire rimer succès et "made in France"? En mettant en place les mêmes recettes industrielles qu'en Allemagne: l'amélioration des compétitivités coûts et hors coûts. Dans le premier cas, en automatisant la chaîne de production avec des robots dernier cri. Et chez Vorwerk, cette robotisation ne nuit pas à l'emploi, bien au contraire.

Cette amélioration de la productivité s'accompagne d'une compétitivité hors coûts basée sur l'innovation, la qualité du produit, le marketing, ou encore le circuit de vente. Autant d'aspects qui permettent à la firme allemande de vendre ses très onéreux robots (1.200 euros pièce) à un très large public. Rien qu'en France, ce sont 280.000 Thermomix qui ont trouvé preneur en 2016, soit une croissance de 400% en six ans. Un succès qui pourrait redonner espoir à toute l'industrie française.

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco