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Des agriculteurs font un lâché de pigeons au siège de E.Leclerc

Les agriculteurs ont dit avoir commencé par E.Leclerc car "c'est le pire, celui qui tire le plus les prix vers le bas".

Les agriculteurs ont dit avoir commencé par E.Leclerc car "c'est le pire, celui qui tire le plus les prix vers le bas". - Jean-Sébastien Evrard / AFP

Les manifestants se sont introduits dans le siège du géant de la grande distribution ce lundi. Objectif: maintenir la pression alors que les négociations commerciales s'achèvent jeudi.

Une cinquantaine d'agriculteurs ont investi lundi le siège social de E.Leclerc à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), où ils ont lâché des pigeons, une action visant à maintenir la pression dans la dernière ligne droite des négociations avec la grande distribution, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les agriculteurs des Jeunes agriculteurs (JA) et de la FNSEA de Bretagne et des Pays-de-la-Loire se sont introduits dans le hall du siège de E.Leclerc en scandant "On veut vivre de notre métier" et "On n'est pas des pigeons", tout en lâchant une petite dizaine d'oiseaux à l'intérieur du bâtiment.

"Celui qui tire le plus les prix vers le bas"

Clément Traineau, un agriculteur de 32 ans installé dans le Maine-et-Loire, a expliqué qu'il vendait "90% de sa production" aux distributeurs. Il leur vend son kilo de viande 3,5 euros, alors qu'il lui coûte 5,10 euros à produire, dit-il, avant de résumer: "Plus j'en fais (de viande), plus j'en perds".

Trois responsables ont été reçus par la direction. Les agriculteurs ont dit avoir commencé par E.Leclerc car "c'est le pire, celui qui tire le plus les prix vers le bas", mais ils comptent mener des actions contre d'autres sièges de distributeurs en région parisienne dans la journée.

Charte de bonne conduite

Les agriculteurs de l'Ouest ont organisé diverses actions -blocage de magasins, détritus déversés en Bretagne et en Pays-de-la-Loire- depuis début février, en marge de leurs négociations commerciales annuelles avec la grande distribution et les industriels, qui s'achèvent jeudi. Ils entendent ainsi rappeler à leurs interlocuteurs les engagements pris lors de la signature d'une charte de bonne conduite.

Cette charte a été signée le 14 novembre entre représentants des agriculteurs, de l'industrie agroalimentaire et de la distribution pour permettre une meilleure répartition de la valeur entre les acteurs de la chaîne et arrêter la guerre des prix, en attendant le projet de loi issu des États généraux de l'Agriculture.

J.-C.C. avec AFP