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Des fintech au Numa, la Maif milite pour l'innovation numérique

La MAIF devient ainsi actionnaire de NUMA, accélérateur de start-up innovantes, aux côtés des salariés et de 330 investisseurs individuels.

La MAIF devient ainsi actionnaire de NUMA, accélérateur de start-up innovantes, aux côtés des salariés et de 330 investisseurs individuels. - Joel Hidalgo-Flick-CC

Après avoir investi dans Payname, un concurrent des banques, l'assureur mutualiste met 3 millions d'euros dans l'incubateur parisien de start-up, Numa.

Assureur militant, la Maif ne l'est pas que dans sa vision de la relation client, dont il est le champion depuis plus d'une décennie. La mutuelle est aussi très investie dans l'économie collaborative, qu'elle juge proche de ses valeurs. Et, plus largement, elle veut donner leur chance aux start up auxquelles elle croit.

L'assureur historique des personnels enseignants devient ainsi actionnaire de Numa, à la suite d'une nouvelle levée de 3 millions d'euros réalisée par Maif Avenir, son fonds d’investissement. La Maif a investi dans l'incubateur parisien de start-up (ex-Silicon Sentier) aux côtés des salariés et de 330 investisseurs individuels. 

Numa revendique l'incubation de 82 sociétés (dont 90% seraient encore en activité) et assure avoir reçu en 2015, plus de 650 candidatures pour intégrer son programme d'accélération, dont 20% sont issues de l'étranger.

La Maif veut détecter en amont les futures pépites

En investissant dans un "accélérateur" de start-up, la Maif, à l'instar d'autres ténors de l'assurance comme Axa, espère détecter, en amont, les futures pépites capables de bouleverser son métier par l'innovation numérique.

Dans le domaine connexe des plates-formes internet de paiement de nouvelle génération, il a participé à hauteur de 4 millions d'euros sur 5 au total, à la levée de fonds réalisée au profit d'une fintech, Payname.

Cette nouvelle catégorie d'acteurs développe des technologies "de rupture" à même de révolutionner le domaine du paiement en ligne. "Le rapprochement avec la Maif s’est fait naturellement car nous partageons les mêmes valeurs et la même vision à long terme. Nous avons choisi de ne pas associer d’acteurs bancaires dans la capitalisation pour éviter d’être l’alibi innovation des banques” explique Eric Charpentier, le fondateur de Payname.

Payname, spécialiste du paiement entre particuliers

Fort de son agrément d'établissement de paiement, le site Internet spécialisé dans le paiement de personne à personne (cagnotte, remboursement, loyer…), sans passer par une banque, peut désormais gérer les flux monétaires qui transitent par sa plate-forme numérique.

Son partenariat avec la Maif lui ouvre les portes de la caution d'un tiers de confiance, incontournable pour les paiements électroniques entre personnes.

L'assureur revendique un total de 18 millions d’euros d’investissement effectués dans des start up innovantes du numérique (Koolicar, Guest to Guest, Cbien, Mesdepanneurs.fr, Payname, Mutum et Ouishare).

Mais il n'entend pas rester là puisque son fonds d'investissement est doté d'une enveloppe de 125 millions d'euros jusqu'en 2018, soit une moyenne de 30 millions d'euros par an. De quoi tenir la dragée haute à son puissant rival, Axa, qui vient de créer Kamet, son propre incubateur d'innovations technologiques, en le dotant de 100 millions d'euros, en plus de son fonds de capital-risque, richement doté de 200 millions d'euros.

Frédéric Bergé