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Des guerres intestines jettent l'opprobre sur l'Hyperloop

L'hyperloop pourrait devenir le train du futur.

L'hyperloop pourrait devenir le train du futur. - Hyperloop

Un des cofondateurs d'Hyperloop One a porté plainte contre des membres de l'entreprise. Il les accuse notamment de menaces, diffamation, de licenciement abusif.

Un des cofondateurs d'Hyperloop One, une des entreprises travaillant sur le projet du train du futur, a porté plainte contre son ancien partenaire. Brogan Bambrogan, qui a quitté l'entreprise en juin de façon inattendue, a déposé sa plainte mardi auprès d'un tribunal californien. Avec trois autres dirigeants du groupe licenciés, il accuse de népotisme Shervin Pishevar, l'autre co-fondateur, Joseph Lonsdale, un important actionnaire, et deux dirigeants, selon la plainte consultée par l'AFP.

Shervin Pishevar aurait quasiment triplé le salaire d'une porte-parole devenue sa fiancée, tandis que Joseph Lonsdale aurait fait nommer le frère de Shervin Pishevar, Afshin, directeur juridique du groupe, "lui attribuant un salaire et des stocks-options importants, que même l'ingénieur le plus talentueux n'a pas pu obtenir", allègent les plaignants.

Selon eux, "ces embauches se sont rapidement avérées désastreuses (...) Elles constituent par ailleurs une violation flagrante des obligations fiduciaires".

Une corde sur un bureau

Ancien responsable des technologies d'Hyperloop One, Brogan Bambrogan accuse également son ancien partenaire et les autres accusés de menaces, diffamation, de licenciement abusif, entre autres plaintes.

Afshin Pishevar aurait laissé une corde sur le bureau de Brogan Bambrogan après que les plaignants eurent exprimé leur désapprobation contre le "mauvais usage des ressources de l'entreprise". Une photo jointe à la plainte et prise par une caméra de sécurité de l'entreprise montre un homme - qui serait Afshin Pishevar - tenant une corde dans les locaux.

Shervin Pishevar et Joseph Lonsdale, qui détiennent à eux deux 78% des droits de vote de l'entreprise, auraient par ailleurs abusé les actionnaires minoritaires, affirment les plaignants qui réclament des excuses, des dommages intérêts non spécifiés et de retrouver leurs postes

Hyperloop One (ex-Hyperloop Technologies) a été fondée en 2014 par Bambrogan et Pishevar. Son but est de commercialiser l'idée du train à grande vitesse du futur Hyperloop, née il y a trois ans de l'imagination du milliardaire Elon Musk, déjà derrière les voitures électriques Tesla et la société aérospatiale SpaceX.

Décourager les investisseurs

Après avoir effectué en mai un premier test public du système de propulsion dans le désert du Nevada (ouest), Hypeloop One a promis un test à échelle et vitesse réelle dans un tube de deux kilomètres d'ici le premier trimestre 2017 sur le même site.

À terme, ce système est censé propulser des capsules transportant des passagers ou du fret sur des coussins d'air dans un tube à basse pression, leur permettant de parcourir en 30 minutes les quelque 600 kilomètres séparant Los Angeles de San Francisco.

D'autres entreprises technologiques travaillent également sur ce projet.

Hyperloop One avait réussi à lever en mai 80 millions de dollars au cours d'un tour de table auquel avaient pris part la SNCF mais aussi de nombreux fonds de capital-risque, dont GE Ventures, une branche d'investissement du conglomérat industriel américain General Electric.

Mais la guerre entre ses dirigeants est de nature à décourager plus d'un investisseur et faire capoter le projet, faisait valoir mercredi la presse américaine spécialisée. Pour l'heure, elle accroît les incertitudes sur la viabilité économique du concept Hyperloop qui relève pour certains de la science-fiction.

D. L. avec AFP