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Des remous autour de la fusion du futur géant Holcim-Lafarge

C'est en avril que Lafarge a présenté son projet de fusion entre égaux avec le suisse Holcim.

C'est en avril que Lafarge a présenté son projet de fusion entre égaux avec le suisse Holcim. - Franck Fife - AFP

Le cimentier français a annoncé, lundi 16 mars, être disposé à engager des négociations sur les parités d'échange dans le cadre de la fusion avec le suisse Holcim. Le gouvernement s'est déclaré vigilant à ce que l'ancrage français de Lafarge soit préservé.

Tensions autour de l'un des plus grands rapprochements industriels de ces dernières années. Le français Lafarge a annoncé ce lundi avoir reçu du suisse Holcim un courrier lui faisant part de "positions remettant en cause les conditions financières et de gouvernance" de leur projet de fusion entre égaux signé en juillet. Le conseil d'administration de Lafarge s'est dit "prêt à explorer la possibilité d'une révision de la parité en ligne avec les conditions de marchés récentes", selon un communiqué. Ces demandes sont liées à des performances jugées divergentes au quatrième trimestre entre les deux groupes. Elles interviennent également après la récente réévaluation du franc suisse par rapport à l'euro.

Holcim ne veut pas de Bruno Lafont comme patron

Alors que l'accord initial prévoyait que les actionnaires de Lafarge recevraient une action Holcim pour chacun de leurs titres, le groupe suisse ne serait plus disposé qu'à leur verser 0,875 action par titre, affirme l'agence de presse Bloomberg News. Lafarge aurait accepté une parité de 0,93 pour sauver l'accord, déjà très avancé. 

Cependant le Français a indiqué qu'il n'accepterait aucune autre modification des accords actuels. Selon Bloomberg, Holcim refuse que le nouvel ensemble à naître de la fusion soit dirigé par l'actuel patron de Lafarge, Bruno Lafont. Cette nomination devait garantir l'équilibre entre les deux parties française et helvétique, dans la mesure où le siège du groupe fusionné devait être installé en Suisse. Dans l'après-midi, le gouvernement s'est déclaré "vigilant" et "attentif" à ce que l'ancrage français du cimentier Lafarge soit préservé, laissant entendre que l'Etat ne verrait pas d'un bon oeil une absorption pure et simple du cimentier français par son concurrent suisse.

"Le conseil d'administration de Lafarge reste attaché au projet qu'il entend voir mis en oeuvre" indique également le communiqué publié ce lundi.

La semaine dernière, une source proche du dossier avait confirmé à l'AFP que les deux groupes étudiaient "une révision éventuelle" de l'accord de Lafarge et Holcim. Annoncé en avril 2014, il consiste en une fusion "entre égaux" devant donner naissance à un colosse du béton pesant 32 milliards d'euros de chiffre d'affaires (avant cessions) et comptant 130.000 salariés dans 90 pays. 

C.C. avec agences