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Trop de déséquilibre entre l'offre et la demande sur le marché immobilier

Le marché de l’immobilier est à un point de rupture

Le marché de l’immobilier est à un point de rupture - -

Le marché de l'immobilier ne correspond plus aux envies des vendeurs et acheteurs, selon une étude Orpi. Conséquence : un sérieux coup de frein, avec une chute des ventes de 15% au premier semestre 2012.

L’immobilier en France, un marché au point mort? C’est ce que semble penser Bernard Cadeau, président d’Orpi. "Aucune chute brutale des prix n’est à espérer, les acheteurs restent attentistes (surtout face aux annonces des projets de lois du gouvernement) et les transactions sont disparates (les investisseurs ciblent les petites surfaces et les biens d’exception, les primo-accédants peinent à accéder à la propriété)".

Disparité entre l'offre et la demande

Raison de ce "point de rupture" : un véritable dérèglement du marché. Dans son étude, le réseau immobilier montre un déséquilibre croissant entre offre et demande entre 2011 et 2012. Ainsi, au premier semestre 2012, l’offre de maisons augmente, passant de 51% à 59%, tandis que la demande stagne, restant à 50%. A l’inverse, l’offre d’appartements se réduit, passant de 49% à 41% au premier semestre 2012, tandis que la demande reste la même.

"De manière générale, alors que l’écart se creuse côté offre, la demande fluctue peu. En effet, contraints par un pouvoir d’achat toujours plus limité, les acheteurs adoptent désormais une position attentiste et ne disposent que de peu d’encouragements à l’achat. Dans les faits, cela se traduit par une diminution du volume des ventes de près de 15 % au premier semestre 2012".

Une offre peu adaptée à la demande

Par ailleurs, l’étude montre que l’offre de logement est peu adaptée à la demande. La superficie moyenne d’un bien immobilier acheté au premier semestre 2012 est de 76 mètres carré. Il semblerait donc que les acheteurs recherchent en priorité des biens de taille moyenne.

"On observe ainsi qu’ils se tournent de préférence vers des biens de trois ou quatre pièces (58% des requêtes pour les maisons et 55% des requêtes pour les appartements). Ceux-ci sont néanmoins confrontés à un déficit d’offres, sur les maisons qui ne représentent que 33% des mandats de vente et les appartements 32%. Difficile donc d’accéder à la propriété dans ces conditions".

Écart important entre "prix souhaité" et "prix vendu"

Les prix sont également pointés du doigt. "Il existe des écarts importants entre le prix souhaité par le vendeur, le prix de mise en vente et le prix vendu au réel. Ainsi en moyenne, un vendeur demandera 265 000 euros pour sa maison, qui sera vendue 247 000 euros au réel, soit un écart de 18 000 euros. On observe le même phénomène sur les appartements avec un prix initial moyen de 201 000 euros contre un prix de vente au réel de 188 000 euros".

Diane Lacaze