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Transports

La Deutsche Bahn veut conquérir le marché des TER français

Arriva est présent dans 15 pays, comme ici, en Pologne.

Arriva est présent dans 15 pays, comme ici, en Pologne. - -

Arriva, filiale de la compagnie allemande, veut se lancer sur le marché ferroviaire français, alors que l'ouverture à la concurrence du transport voyageurs est prévue pour 2019. Elle propose aux régions de mettre en place des projets pilotes, avec comme argument des économies pour les régions et les voyageurs.

La filiale britannique de la Deutsche Bahn, Arriva est déjà présente dans 15 pays pour le transport régional, et elle ne compte pas faire l'impasse sur la France. Alors que la libéralisation du secteur du transport des voyageurs sera effective dans le pays en 2019, la société de transport prend les devants.

Dans un rapport publié mardi 29 octobre, Arriva propose aux Conseils régionaux, en charge de la gestion des réseaux de transports locaux, de tester pendant deux ans la concurrence en matière de transports de voyageurs.

La filiale de la Deutsche Bahn propose 4 projets pilotes, qui couvriraient un réseau de petite taille et environ 30 trains qu'il mettra à disposition. Il table sur une mise en route de ses projets dès janvier 2015 pour être opérationnel fin 2016. Le tout avec l'honorable objectif "de stimuler le développement du marché ferroviaire français et de générer des économies pour le contribuable français".

Arriva cite notamment une réduction des subventions publiques de 26% en Allemagne depuis l'ouverture à la concurrence. Il évoque aussi les chiffres avancés par la Commission européenne, qui évalue entre 30 à 40 milliards d'euros les économies pour les contribuables si la concurrence était totalement ouverte.

Des billets 20 à 30% moins chers

Les usagers aussi y gagneraient. "Grâce à nos activités, nous permettons à nos clients d’économiser 20 à 30 pour cent de leurs coûts tout en atteignant et en maintenant les niveaux record de satisfaction des passagers." met en avant David Martin, le directeur général d'Arriva, dans le communiqué.

Reste que l'encadrement législatif français constitue un frein aux projets d'Arriva. L'ouverture à la concurrence est effective pour le frêt ferroviaire et les lignes internationales, mais ne s'appliquera au transport des voyageurs qu'en 2019.

Le gouvernement ne compte pas devancer l'appel. Frédéric Cuvillier, le ministre des Transports, s'est ainsi opposé une proposition du Conseil économiques et social et environnemental (CESE) de lancer des expérimentations dès 2015.

Coralie Cathelinais