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La BCE poussée à abaisser ses taux par la faible inflation

Mario Draghi a supris les observateurs.

Mario Draghi a supris les observateurs. - -

La Banque centrale européenne a surpris tout le monde, ce jeudi 7 novembre. Elle a abaissé son principal taux directeur, qui passe de 0,50 à 0,25%. Mario Draghi, son président, a justifié cette action par la faiblesse de l'inflation.

Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), a dû, ce jeudi 7 novembre, justifier l'action de son institution qui a pris tout le monde de court, en abaissant son principal taux directeur de 0,50% à 0,25%. La très grande majorité des économistes s'attendaient à un statu quo de la part de la BCE.

Mario Draghi a ainsi invoqué "les pressions sur les prix à la baisse et le faible taux d'inflation annuel". L'inflation en zone euro a, en octobre, atteint son plus bas niveau depuis fin 2009, à 0,7%. Ce qui est très loin de l'objectif ciblé par la BCE, "proche de" 2%. Ce chiffre reflète la diminution des "prix alimentaires, de l'énergie et un affaiblissement de la hausse des prix des services", a développé Mario Draghi.

D'ailleurs le président de la BCE a indiqué que "nous pourrions connaître une période prolongée de faible inflation". Il n'a pas précisé à quoi correspond cette "période prolongée" mais a indiqué en répondant que "ce ne sera pas du court terme".

"Il fallait agir"

"Il y a des effets positifs, c’est-à-dire des ajustements de prix qui montrent un rééquilibrage entre les pays. Nous n'assistons pas à une déflation (baisse des prix, ndlr)", a toutefois tempéré Mario Draghi.

Fait important: "la discussion (au sein du conseil des gouverneurs de la BCE, ndlr), ujourd'hui, a été tout à fait claire sur la nécessité d'agir. Les débat se sont portés sur le moment auquel il fallait agir" a précisé Mario Draghi. Autrement il n'y a pas eu de dissonance au sein de la BCE.

Par ailleurs, une nouvelle baisse des taux n'est pas totalement exclue. Son président a, en effet, indiqué que le principal taux directeur de la BCE "se maintiendra ou diminuera par rapport à son niveau actuel pour une période prolongée".

Autrement dit, la BCE pourrait très bien atteindre les 0%. "Nous ne sommes pas au plancher et nous disposons encore d'autres armes", a bien fait savoir Mario Draghi. Ce dernier a conclu que les décisions de ce jeudi "renforcent" la stratégie de communication de la BCE.

L'euro fort n'a pas joué de rôle

Elément surprenant: alors que les voix se sont multipliées pour que la BCE prenne des mesures pour enrayer la hausse de l'euro, qui s'est apprécié de plus de 10% par rapport au dollar depuis l'été, Mario Draghi a indiqué que "cet élement n'a pas joué de rôle dans la décision d'aujourd'hui".

"Cela n'a pas été mentionné durant notre réunion, si je me souviens bien", a-t-il déclaré. Néanmoins, la baisse des taux de la BCE a eu pour effet de faire grandement chuter la devise européenne face au dollar, ce jeudi.

En tout cas, Pierre Moscovici s'est réjoui de l'action de la BCE, en publiant ce message sur son compte twitter environ une heure après la décision:

Bonne nouvelle en provenance de la #BCE. Soutien bienvenu à la reprise en cours dans la zone #euro en limitant les risques de déflation.
— Pierre Moscovici (@pierremoscovici) November 7, 2013

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Julien Marion