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Dominique Farrugia se fâche avec son bras droit

Dominique Farrugia entouré des comédiens de 'Bis': Franck Dubosc, Kad Merad et Julien Boisselier

Dominique Farrugia entouré des comédiens de 'Bis': Franck Dubosc, Kad Merad et Julien Boisselier - AFP

Le tribunal de commerce de Paris a condamné la société de l'ex-Nul à payer les prestations dues à Julien Colombani, qui travaillait pour lui depuis 2012.

C'est l'histoire d'une collaboration qui se termine mal. Début 2012, Dominique Farrugia recrute Julien Colombani, un diplômé d'HEC qui a travaillé sept ans chez StudioCanal. Le jeune homme joue plusieurs rôles auprès du producteur: il apporte des idées de films, négocie l'achat de droits d'adaptation, donne son avis sur les scenarii, etc. Pour cela, il est rémunéré 8.500 euros par mois, qui sont versés à sa société Mahi Films.

Cette collaboration se poursuit lorsque fin 2012 Dominique Farrugia se met à travailler pour EuropaCorp, où il devient responsable des films en langue française.

Julien Colombani travaille ainsi sur plusieurs films produits par l'ex-Nul: Jamais le premier soir (2014), où le générique le crédite comme producteur associé, puis Bis (2015), où il est cette fois crédité comme "responsable du développement". Il travaille aussi sur le développement de Sous le même toit (2017).

Six mois de préavis

Mais, en septembre 2014, Dominique Farrugia décide de se séparer de Julien Colombani. Le contrat passé en 2012 entre les deux hommes prévoit que, dans ce cas, Julien Colombani a droit à un préavis de six mois rémunéré. Hélas, cet argent n'est pas versé, et Julien Colombani se tourne alors vers le tribunal de commerce de Paris. Ce dernier vient de reconnaître que la société personnelle de Dominique Farrugia lui devait bien 61.200 euros (cf jugement ci-dessous).

Mais Julien Colombani se plaint aussi que Dominique Farrugia n'a pas respecté leur contrat sur deux autres points. D'abord, le contrat prévoyait que Mahi Films soit crédité au générique comme "producteur associé", ce qui n'a été le cas ni sur Jamais le premier soir, ni sur Bis. Ensuite, lorsque Julien Colombani apportait un projet de film, le contrat prévoyait qu'il soit co-producteur, via sa société Mahi Films. Cela n'a pas été le cas ni pour Je vais mieux (une adaptation du roman de David Foekinos qui sortira le 10 janvier 2018), ni pour un synospsis de Julien Colombani, Chacun chez soi.

Dans les deux cas, le tribunal juge que la société de Dominique Farrugia n'a pas respecté le contrat, et donc "commis une faute". Julien Colombani a beau affirmer que ces manquements lui ont causé "un préjudice d'image", et demande 135.000 euros d'indemnisation. Mais le tribunal estime que ce montant n'est étayé par "aucun élément", et donc n'accorde aucun dommage.

Dépôt de bilan

Julien Colombani n'obtient donc que 61.200 euros, plus 3.000 euros de frais de procédure. "Nous allons faire appel du jugement, en apportant à la cour des pièces plus détaillées", annonce Yves-Marie Ravet, avocat de Dominique Farrugia. 

Parallèlement, la situation s'est encore compliquée. La société de Dominique Farrugia, baptisée Farrudg Entertainment Worldwide (FEW), a déposé son bilan en février 2016. "Dominique Farrugia, à partir du moment où il a travaillé pour EuropaCorp, a décidé de mettre sa société personnelle en sommeil, explique son avocat. Il a choisi de déposer le bilan, et de présenter un plan de continuation ce qui permettra d'honorer ses dettes". Il y a trois mois, ce plan de continuation a été adopté par le tribunal de commerce de Bobigny. Ce plan étale sur neuf ans le remboursement des quelques 500.000 euros de dettes, dont les 64.200 euros dus à Julien Colombani. "Les dettes seront remboursées grâce aux revenus des droits des films constituant le catalogue de la société", explique l'avocat. 

De son côté, Julien Colombani s'est refusé à tout commentaire.

Jamal Henni