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Les dangers des cartes de fidélité

Les enseignes comme Monoprix sont accusées de ne pas protéger les données de leurs clients.

Les enseignes comme Monoprix sont accusées de ne pas protéger les données de leurs clients. - -

Dans une enquête publiée mercredi 19 février, la CLCV accuse des enseignes comme Hyper U, Carrefour Market ou encore Casino de ne pas respecter les droits des clients qui souscrivent une carte de fidélité.

Et si les cartes de fidélité ne profitaient pas à leurs souscripteurs mais avant tout aux grandes enseignes qui les offrent? Dans une étude publiée mercredi 19 février, la CLCV, une association de consommateurs, dénonce le manque de protection des clients titulaires de cartes dans des magasins tels que Hyper U, Carrefour Market ou encore Weldom.

L'attitude des grandes enseignes est d'autant plus gênante que les informations récoltées (noms, prénoms, adresses mail, habitudes d'achat...) sont susceptibles d'être revendues et d'alimenter ainsi le marché des données personnelles: en pleine expansion, celui est évalué selon la CLCV, à 315 milliards d'euros en 2011 dans l'Union européenne.

Dans son étude, l'association critique le non-respect des règles en vigueur fixées notamment par la loi Informatique et libertés de janvier 1978.

Attention aux cases pré-cochées

C'est ainsi que chez Hyper U ou Carrefour Market, les souscriptions sont faites "sans aucun support ni aucune information du consommateur sur l'utilisation qui sera faite de ses données ou sur ses droits", indique la CLCV.

Et même dans le cas où le client remplit un formulaire, cette information est bien souvent "noyée dans les conditions générales", et aucune copie n'est remise au porteur de carte (Weldom, Supermarché Casino).

Par ailleurs, l'enquête montre que les consommateurs sont bien souvent dans l'incapacité de s'opposer à la divulgation de leurs données personnelles.

"Beaucoup de professionnels s'affranchissent des conseils de la CNIL destinés à garantir un consentement non équivoque. Les cases pré-cochées [sur internet, ndlr] sont ainsi fréquentes et, si vous oubliez de décocher, vous subirez toujours plus de sollicitations commerciales", met en garde l'association.

Un "consentement préalable"?

Enfin, alors que la loi permet normalement à chacun de pouvoir consulter les informations le concernant détenues par un professionnel, cela se révèle souvent impossible dans les faits.

Sur 19 demandes de communication effectuées par la CLCV, l'association a reçu "6 réponses partielles et 5 d'entre elles n'avaient toujours pas reçu de réponses écrites plus de 2 mois après la demande". Les enseignes concernées sont Ephigea, Eurodif, Monoprix, Sprilgflied et Hors Ligne.

Pour mettre fin à ces pratiques, la CLCV demande la mise en place d'une "information standardisée" et souhaite que les enseignes aient l'obligation de demander un "consentement préalable" pour utiliser les informations de leurs clients.

M. K. avec AFP