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Transports

Droits de vote doubles: frictions chez Renault

Un conseil d'administration extraordinaire se réunit.

Un conseil d'administration extraordinaire se réunit. - Charly Triballeau - AFP

Le constructeur a convoqué un conseil d'administration extraordinaire. La méthode du gouvernement a mécontenté les administrateurs.

Vent de révolte chez Renault. Le constructeur a convoqué pour jeudi un conseil d'administration extraordinaire en réponse à la montée au capital de l'Etat, désireux d'obtenir des droits de vote doubles à la prochaine assemblée générale du constructeur, a-t-on appris mercredi auprès d'une source proche de Renault.

Le conseil doit se réunir jeudi en fin de journée, avec à l'ordre du jour "l'évolution de l'actionnariat" du groupe, a ajouté la source. Aucun commentaire n'a pu être obtenu dans l'immédiat auprès de Renault ou de Bercy.

Principal actionnaire du groupe avec 15,01% du capital, l'Etat français a annoncé la semaine dernière son intention d'acquérir temporairement jusqu'à 4,73% supplémentaires et d'augmenter sa participation jusqu'à 19,74%, afin de "sécuriser les droits de vote double" prévus par la loi Florange.

Mal accueilli par Nissan

Si le ministre de l'Economie Emmanuel Macron a informé le PDG Carlos Ghosn de son projet, selon une source de Bercy, la méthode employée par le gouvernement a mécontenté par sa brutalité plusieurs administrateurs du groupe, a indiqué la source.

Selon elle, un doublement des droits de vote de l'Etat risque également d'être mal accueilli par Nissan alors que la question d'un rééquilibrage de l'alliance Renault-Nissan en faveur du groupe japonais est régulièrement posée.

Dans le schéma actuel, hérité de la prise de contrôle de Nissan par Renault en 1999, le groupe français détient 43,4% de son partenaire japonais, tandis que celui-ci possède en retour 15% du capital de Renault, mais aucun droit de vote.

La source n'a pas précisé quelles options pourraient être débattues au conseil. Selon des sources internes à Renault et Nissan, une augmentation de capital de Nissan ou une réduction de la participation de Renault dans son allié japonais ont constitué par le passé deux des options examinées car elles permettraient à Nissan d'obtenir à son tour des droits de vote dans Renault.

D. L. avec Reuters