BFM Business
Services

E-commerce: un bond de 11% au troisième trimestre en France

-

- - -

Le commerce en ligne français aurait connu une croissance de 11 % au troisième trimestre, selon la Fevad. Une augmentation notamment due aux places de marché et aux ventes sur mobile.

Dans un contexte de consommation morose, les e-commerçants ne s’en sortent pas si mal depuis le début de l’année. Ils affichent une croissance globale de 11 % au troisième trimestre selon la Fevad (Fédération du e-commerce et de la vente à distance) et son panel de sites comprenant 3 Suisses, Voyages-Sncf.com, Cdiscount, Fnac, Rue du Commerce ou encore Vente-privee.com. Au global, le marché du e-commerce français pourrait atteindre 56 milliards d’euros en 2014. En un an, le nombre de cyberacheteurs a augmenté de 7 % selon Médiamétrie.

A La Redoute, 10 % du chiffre provient de la place de marché

Les ventes B2B sont notamment en augmentation de 8 % au troisième trimestre « malgré un contexte global déprimé pour l’investissement dans les entreprises », explique Marc Lolivier, directeur général de la Fevad. Au niveau B2C, la croissance est de 9 % et « repose en grande partie sur les market place » précise Marc Lolivier. 21 % du volume d’affaire des sites web hébergeant des places de marché se fait sur ces dernières.

À La Redoute, 10 % du chiffre d’affaires provient de la place de marché lancée fin 2010. « Grâce à la market place nous avons élargi notre cible notamment sur les jouets, avec plus de 35 000 références sur notre site web », explique Nathalie Balla, PDG de La Redoute.

Selon Médiamétrie, un client sur deux de ces sites commande sur la market place. La Fevad évalue leur chiffre d’affaires à 2 milliards d’euros, équivalent à 8 % des ventes de produits en ligne B2C. « Leur croissance est extrêmement rapide et dépasse le cadre des entreprises qui l’opèrent », ajoute Marc Lolivier. Les ventes des sites hébergés sur les places de marché ont ainsi augmenté de 126 % en un an.

Les ventes sur mobile en progression de 52 %

Les ventes sur l'internet mobile affichent aussi une belle progression de 52 % au troisième trimestre par rapport à l’année dernière. Les grands sites d'e-commerce français réalisent 15 % en moyenne de leurs ventes sur mobile ou tablette contre 11 % l’année dernière. « L’enjeu sur le mobile est colossal, même si les intentions d’achat ne sont pas encore très élevées sur ces terminaux. En 2014, le virage du mobile a été pris. Chez Boulanger, nous avons une croissance à trois chiffres des visiteurs sur ces terminaux » explique Daniel Broche, directeur e-commerce de la société. À La Redoute, le mobile affiche une croissance de 40 % à 50 % par mois.

Le travail le dimanche favoriserait-il ou non les cyber-commerçants ?

Avec la loi Macron sur le travail le dimanche et l’ouverture des magasins, les sites d'e-commerce pourraient se sentir concurrencer. Surtout, que le dimanche est le plus gros jour de vente de la semaine pour les emarchands. « Pendant longtemps le mercredi était notre jour le plus actif, mais depuis cinq ou six ans le dimanche est passé en tête » précise Nathalie Balla. Selon Alexandre Bompard, PDG de la Fnac, interviewé par Les Echos, « Amazon réalise 25 % de son chiffre d’affaires le dimanche ».
Mais les magasins physiques et les sites d'e-commerce ont plutôt tendance à se soutenir les uns les autres. « Dans les zones où nous ouvrons les magasins le dimanche, la part des achats le dimanche du site de e-commerce augmente » note Daniel broche. Ce que confirme Matthieu Cortesse de Gfk : « la croissance des e-commerçants est intimement liée aux magasins. L'e-commerce ne progressera que s’il y a complémentarité. Même les pure players comme Cdiscount ne peuvent pas se passer d’un relais en magasin ».
Les magasins doivent être vus comme des enjeux de trafic pur. « Aujourd’hui, 35 % des ventes sur Fnac.com sont reliées d’une façon ou d’une autre au magasin », précise ainsi Alexandre Bompard dans Les Echos. Le clic and collect qui consiste à commander en ligne et à venir chercher le produit en magasin est ainsi « plus rentable que le full web » assure Marc Lolivier.

Marie Jung (01 Business)