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Eau: les prix augmentent plus vite que l'inflation

France Libertés regrettent que le prix de l'eau de l'eau ne soit pas défini à l'échelle nationale, comme c'est le cas pour l'électricité et le gaz.

France Libertés regrettent que le prix de l'eau de l'eau ne soit pas défini à l'échelle nationale, comme c'est le cas pour l'électricité et le gaz. - Fred Tanneau - AFP

En moyenne, le mètre cube est passé de 3,34 à 3,55 euros au cours de ces quatre dernières années, selon une étude de 60 millions de consommateurs. Et les écarts de tarifs sont très importants d'une ville à une autre.

Prendre une douche coûte beaucoup plus cher aux habitants d'Evreux qu'à ceux d'Antibes. En cause, une forte disparité des prix de l'eau que détaille une étude publiée ce 20 mars par 60 Millions de consommateurs et la fondation France Libertés.

Dans 85% des 130 villes examinées dans l'étude, les prix ont augmenté en moyenne de 6,3% depuis 2011, pour une inflation de 4%. En moyenne, il est passé de 3,34 à 3,55 euros le mètre cube, pour une consommation de 120 mètres cube par an.

"Certaines hausses importantes s'expliquent par des rattrapages dans les investissements", notamment dans les canalisations et les systèmes d'assainissement, avance Thomas Laurenceau, rédacteur en chef de 60 millions de consommateurs.

Dans les régions agricoles ou fortement industrielles, l'eau doit par exemple subir des traitements de dépollution plus complexes. Il faut aussi moderniser des installations parfois anciennes. C'est le cas d'Evreux, qui détient le record du prix du mètre cube le plus élevé à 5,17 euros, et qui a réalisé deux investissements importants pour 87 millions d'euros ces dernières années. 

Le prix de l'abonnement pèse sur les petits consommateurs

Les villes mettent aussi en avant l'augmentation de la TVA sur la partie assainissement, qui est passée de 5,5% à 10% entre 2011 à 2014, explique 60 millions de consommateurs, ou encore les différentes redevances perçues par les agences de l'eau.

Cependant cela ne représente qu'un gros tiers de l'augmentation moyenne du prix de l'eau, nuance 60 millions de consommateurs, qui avance d'autres explications.

Certaines villes ont pu réduire leur prix en renégociant les contrats passés avec les gestionnaires, notamment dans le cas de délégation de service public. Antibes, qui détient le record de la ville qui propose le prix le plus faible (1,50 euro) a ainsi pu obtenir une baisse de 43%, simplement en renégociant son contrat avec son délégataire.

Par ailleurs, l'enquête pointe le fait qu'à cause d'une tarification sur la base d'une part fixe (l'abonnement) et une part variable (l'eau effectivement consommée), les petits consommateurs sont parfois très pénalisés, avec un prix du mètre cube qui peut être un euro plus cher.

Face à ces disparités, Emmanuel Poilane, directeur de France Libertés, plaide pour la définition au niveau national d'"un nouveau système du service public de l'eau", regrettant qu'il n'y ait "pas d'ambition pour une péréquation sur le prix de l'eau", comme pour le gaz ou l'électricité, où les tarifs réglementés sont les mêmes pour tous sur l'ensemble du territoire

C.C. avec AFP