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Pour contrer Uber, les taxis indiens misent sur l'appli française eCab

Evalué à 6 milliards d’euros, le marché de la mobilité urbaine en Inde est l’un des plus dynamiques du monde.

Evalué à 6 milliards d’euros, le marché de la mobilité urbaine en Inde est l’un des plus dynamiques du monde. - Prakash Singh - AFP

La guerre des taxis contre Uber ne s’arrête pas aux frontières de l’hexagone. Après le Canada et l’Irlande, l’alliance de taxis eCab, incubé par la G7, se lance à l’assaut de l’Inde avec Meru Cabs, le leader des taxis indiens.

Pour affronter Uber, les taxis ont commencé à utiliser les mêmes armes. Désormais, ils adoptent la même stratégie. C’est ce que fait eCab qui a d'abord lancé son appli en 2014 pour permettre aux chauffeurs de taxis d’avoir une technologie de réservation aussi efficace que celle d’Uber. Il s’agit désormais de passer à l’étape suivante: en faire un outil mondial.

Pour cela, eCab n’a pas fait dans le détail. Cette alliance, qui rassemble déjà des compagnies de taxis belges, néerlandais, canadiennes et irlandaises, se lance désormais à l’assaut de l’Inde grâce à un partenariat signé avec Meru Cabs, la plus importante compagnie de taxis du pays. Elle sera bientôt utilisable dans 24 villes indiennes.

Un marché à 6 milliards de dollars

Le choix de l’Inde est stratégique. Sur une population de 1,2 milliard d’habitants, seulement 4% disposent d’une voiture. Par ailleurs, les Indiens sont plus de 200 millions à disposer d’un smartphone et plus de 750 millions à utiliser un téléphone portable.

Ainsi, le marché indien de la mobilité urbaine est l’un des plus dynamiques du monde. Il est évalué à 6 milliards d’euros. C’est d’ailleurs ce potentiel qui a conduit des géants du VTC comme Uber ou l’indien Ola, à s’y développer. Déjà très puissants, ces deux groupes sont respectivement épaulés par le groupe indien Tata et par le japonais Softbank.

Reste que les VTC ont une mauvaise image dans le pays après des viols commis par des VTCistes. Un chauffeur Uber vient d'ailleurs d'être condamné à la prison à perpétuité pour avoir abusé sexuellement d'une de ses clientes.

L'application américaine a même été interdite dans plusieurs villes et le gouvernement indien a dû légiférer en urgence. Les taxis n’ont pas voulu rater cette fenêtre de tir pour lancer eCab qui pourrait un jour devenir l'une des applis de réservation parmi les plus puissantes de la planète. 

Pascal Samama