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Energie

Economies d'énergie: une solution clé en main pour les industriels

Certinergy et Utilities Performance s'unissent pour offrir une solution clé en main afin de réduire les consommations d'énergie des industriels: c'est Certinergy Solutions.

Certinergy et Utilities Performance s'unissent pour offrir une solution clé en main afin de réduire les consommations d'énergie des industriels: c'est Certinergy Solutions. - G.B

Les économies d'énergie sont un levier important de compétitivité dans l'industrie. Pourtant, faute de temps ou de savoir-faire, certains groupes n'agissent pas. Pour accélérer le mouvement, Certinergy et Utilities Performance ont décidé de s'allier et de créer Certinergy solutions.

D'un côté, l'ingénierie financière et de l'autre, le savoir-faire technique. Depuis 2008, Certinergy a prouvé sa capacité à accompagner les particuliers et les entreprises dans leur démarche d'économies d'énergie. Il compte 250 collaborateurs et est présent en France mais aussi en Italie et en Angleterre. Pour sa part Utilities Performance, né de l'union entre 3 bureaux d'étude en 2013 s'appuie sur son expertise en matière d'énergie, d'audit et de déploiement de solutions innovantes. Le rapprochement était donc logique dans un secteur où d'autres acteurs se positionnent comme Géo France. Le fondateur d'UP entrent au capital du groupe Certinergy qui détient désormais en retour 100 % du capital d'UP et de ses filiales.

Un atout: les certificats d'économie d'énergie

L'ensemble propose de nouveaux services: Certinergy Solutions.Cet ensemble s'adresse aux collectivités mais aussi aux industriels. Il s'appuie sur un outil: les certificats d'économies d'énergie. Le principe est simple comme le rappelle Frédéric Utzmann: "les fournisseurs d'énergie doivent faire faire des économies à leurs clients. L’État leur a donc fixé un volume d'économies à réaliser. Ces "obligés " sont taxés s'ils ne remplissent leurs obligations. Ils peuvent donc agir directement soit y contribuer en achetant des certificats à des personnes morales qui vont elles-même aider des consommateurs. " Le mécanisme parfois critiqué a fait ses preuves depuis 2006: il entre dans sa 3ème période. L'objectif fixé est de 700 TwH cumac, un quasi-doublement de l'effort demandé en seconde période, ce qui représente au total 2 milliards d'euros sur 3 ans. Dans un modèle classique, un industriel paie pour un conseil. Dans ce cas-là, le conseil est financé par les économies d'énergie. Dans le monde de l'industrie, le dispositif est pourtant un peu complexe à mettre en oeuvre. Moins de 10% ont été utilisés depuis le lancement en 2006 . Pour Olivier Barrault, président jusqu'à UP et qui devient vice-président de Certinergy avec ce rapprochement, "l'industriel n'aime pas l'incertitude . Il faut donc poser le bon diagnostic, savoir comment agir et offrir un engagement de résultats. "

Un axe de développement: la formation

Parmi les freins, la standardisation des fiches d'opérations : elles ne s'adaptent pas toujours à l'industrie. Dans l'agro-alimentaire par exemple une entreprise peut avoir différents types de machines en fonction de sa production. Frédéric Utzmann estime qu'il serait judicieux de s'inspirer du modèle italien: le pays a trouvé un juste équilibre entre des mesures spécifiques et des mesures standards qui sont basées sur la mesure réelle. Certinergy offre déjà des solutions de financement voire de location d'équipements industriels quand les entreprises ne disposent pas du budget nécessaire. Frédéric Utzmann précise qu'il va désormais proposer des contrats de performance énergétique, le remboursement sera indexé sur l'économie réalisée. Prochaine étape la formation: Olivier Barrault estime que la clé de la réussite, c'est la formation de tous les directeurs industriels à l'efficacité énergétique. La démarche est déjà engagée auprès de certains clients. Certinergy et UP citent Lactalis, leader mondial des produits laitiers qui leur fait confiance. La baisse de consommation d'énergie par tonne de produits frais sur le site Lactalis-Nestlé de Laval a baissé de 30 %. La durée maximale de retour sur investissement pour chaque action atteint les deux ans. Pour résumer, comme le disent ces deux leaders sur le marché de l'énergie mais aussi de l'eau, "faire des économies d'énergie peut s'avérer très rentable pour un industriel mais il faut déployer encore plus..d'énergie."

Nathalie Croisé