EDF convaincu que ses centrales nucléaires seront prolongées
Au lendemain de l'intrusion d'une soixantaine de militants de Greenpeace sur le site de Fessenheim pour réclamer la fermeture des vieilles centrales, EDF persiste. "On a la conviction profonde que nos réacteurs peuvent aller à 50, et même 60 ans", a affirmé Dominique Minière, directeur délégué à la direction Production-Ingénierie d'EDF. Une position que l'opérateur des centrales françaises martèle régulièrement.
L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) qui détermine la politique à adopter en matière de gestion des sites nucléaires, donnera sa position générale sur la question en 2015, avant de préciser au cas par cas vers 2018-2019. Mais l'ASN a d'ores et déjà rappelé que l'autorisation de fonctionnement des réacteurs nucléaires français au-delà de 40 ans n'était "pas acquise".
"Vu notre connaissance du dossier, on ne voit absolument pas ce qui pourrait conduire l'Autorité de sûreté à refuser la prolongation" au-delà de 40 ans, limite initialement fixée lors de leur conception, a plaidé Dominique Minière, à l'occasion de la convention annuelle de la Société français d'énergie nucléaire (SFEN).
55 milliards pour moderniser les centrales
L'unique opérateur des 19 centrales françaises prévoit de consacrer 55 milliards d'euros à des travaux de maintenance d'ici à 2025 pour prolonger leur durée de vie, dont 10 milliards pour des améliorations de sûreté consécutives à la catastrophe de Fukushima.
Une option plus économique qu'un renouvellement du parc, pour lequel le calendrier est d'ailleurs trop serré dans l'hypothèse d'un refus de l'ASN, a insisté le dirigeant d'EDF. "En termes d'Ebitda (bénéfices avant impôts, intérêts, dotations aux investissements et provisions,ndlr), c'est environ 200 millions d'euros par réacteur. Si vous prolongez, c'est assez vite rentabilisé".
Pour l'ASN, cette prolongation devra être évaluée à l'aune des critères de sûreté, plus stricts, applicables à la troisième génération de réacteurs, comme l'EPR en cours de construction à Flamanville.
Quant à l'objectif gouvernemental de réduire de 75 à 50% la part du nucléaire dans la production électrique française, Dominique Minière estime qu'"il faut se donner le temps pour le faire bien".