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Réacteurs d'EDF: le calendrier dérape

20% du parc nucléaire d'EDF risque d'être à l'arrêt entre fin décembre et début janvier

20% du parc nucléaire d'EDF risque d'être à l'arrêt entre fin décembre et début janvier - Alain Jocard - AFP

Les tests de sept réacteurs prennent plus de temps que prévu. Ils ne redémarreront pas avant début janvier alors que quatre autres doivent s’arrêter avant Noël. Le début de l’hiver sera tendu, en cas de froid.

Les mauvaises nouvelles s’accumulent autour des réacteurs nucléaires. Depuis trois semaines, EDF procède à des contrôles sur sept des 58 réacteurs français comme lui a demandé l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). En jeu: le groupe doit démontrer que des anomalies de fabrication d’équipements lourds ne sont pas dangereux pour la sûreté.

Alors que ces tests devaient durer quelques semaines, ils s’avèrent plus longs que prévu. "Nous attendions des compléments d’informations pour mi-novembre mais nous n’avons pas tout reçu", note Pierre-Franck Chevet, le président de l’autorité de sûreté nucléaire (ASN). Il lui faudra ensuite un mois pour donner ou refuser l’autorisation de redémarrer ces sept réacteurs. Puis une quinzaine de jours à EDF pour les relancer. Soit pas avant les premiers jours de janvier, au plus tôt.

Risque sur les fêtes de fin d’année

Dans le même temps, le groupe arrêtera quatre autres réacteurs entre le 10 et le 23 décembre. Il y a un mois, EDF assurait que cette opération devait intervenir après le redémarrage des sept réacteurs pour permettre d’alimenter sans risque le réseau au début de l’hiver. Mais désormais, douze réacteurs risquent d’être arrêtés en même temps, entre fin décembre et début janvier. Il y a un mois, EDF jurait que l’essentiel du parc nucléaire fonctionnerait pour la période hivernale.

"Il n’y a pas de retard de notre côté, promet la direction d’EDF, le planning n’est pas remis en cause". Pourtant, des informations complémentaires ne sont pas près d’être fournies. Les tests sont plus compliqués et longs à réaliser qu’attendu. Et sont surtout encore en cours. "On est en plein dedans", explique Jean-Christophe Niel, directeur général de l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire qui regroupe les experts techniques de l’ASN. "On a encore besoin d’éléments de la part d’EDF", ajoute-t-il.

Se gardant bien de tout pronostic, l’issue des contrôles visant ces sept réacteurs n’est pas imminente. "Nous rendrons ces informations dans les prochains jours", martèle de son côté EDF. Même si un redémarrage intervenait début janvier, il conduirait à ce que 20% du parc nucléaire soit à l’arrêt pendant une dizaine de jours, pendant les fêtes de fin d’année. Une période qui s’annonce déjà risquée.

Matthieu Pechberty