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Energie

L'État va mettre la main à la poche pour renflouer EDF

"Le groupe français a annoncé un projet d'augmentation de capital de 4 milliards d'euros, à laquelle participera l'État à hauteur de 3 milliards. "

L'avenir d'EDF, lié au soutien financier du gouvernement, prend peu à peu forme. Le groupe français a annoncé vendredi un projet d'augmentation de capital d'environ quatre milliards d'euros cette année sous forme d'opération de marché, pour améliorer sa structure financière dans un contexte de prix de marché dégradés. Une opération à laquelle prendra part l'État, actionnaire majoritaire, à hauteur de 3 milliards d'euros. 

Les ministères des Finances et de l'Économie indiquent également que les dividendes des exercices 2016 et 2017 du groupe pourront être versés en actions plutôt qu'en numéraire, comme le propose l'électricien (une mesure qui lui évite de puiser dans sa trésorerie). 

Des cessions d'actifs

"EDF est un groupe déjà endetté, de plus en plus endetté, et il est indispensable que nous mettions cet endettement sous contrôle. Le groupe doit donc dégager des moyens supplémentaires pour financer ses investissements", a justifié le PDG Jean-Bernard Lévy, dans un entretien au Figaro .

L'électricien en difficulté précise dans un communiqué qu'il compte céder pour environ dix milliards d'euros d'actifs à l'horizon 2020, et baisser ses investissements de près de deux milliards d'euros en 2018 par rapport à 2015. L'ouverture du capital de RTE sera ainsi mise en oeuvre "d'ici fin 2016".

Les autres actifs dont EDF prévoit de se séparer consistent en des centrales électriques d'origine thermique (autrement dit, fonctionnant au gaz, au fioul ou au charbon), situées hors de France, et des "participations minoritaires", détaille EDF. Ce dernier dit également prévoir une baisse de ses charges opérationnelles d'au moins un milliard d'euros en 2019 par rapport à 2015.

Allonger la durée de vie des centrales nucléaires

EDF va aussi intégrer dès cette année dans ses comptes le scénario d'un prolongement de la durée de vie de ses centrales nucléaires françaises au delà des 30 ans actuels. "D'ici l'arrêté de nos comptes semestriels, nous tirerons les conséquences comptables de notre intention de prolonger la durée de vie de nos centrales existantes, au-delà de 40 ans, et dans le respect des exigences de sûreté", a affirmé Jean-Bernard Lévy au Figaro. ,

Alors que le groupe subit la forte baisse des prix de l'électricité en Europe et doit financer à moyen terme une batterie d'investissements colossaux, ces mesures visent à "lui permettre, face à ces conditions de marché défavorables, de poursuivre son développement stratégique" d'ici 2030, a indiqué le groupe.

Y.D. avec AFP