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EDF se prépare à importer du gaz de schiste américain

EDF va importer du gaz de schiste américain.

EDF va importer du gaz de schiste américain. - -

L'énergéticien français a annoncé, jeudi 17 juillet, un partenariat avec un groupe américain pour importer en Europe du gaz de schiste extrait outre-Atlantique. Premières livraisons prévue pour 2019.

EDF rattrape son retard. Après Total, Iberdrola et d'autres, il était le dernier des grands énergéticiens européens à ne pas avoir investi sur le gaz de schiste américain.

C'est chose faite: le groupe a annoncé jeudi 17 juillet un accord avec une filiale du groupe d'énergie Cheniere, Corpus Christi Liquefaction, pour l'importer en Europe sous forme de gaz naturel liquéfié. Les premières cargaisons américaines n'arriveront qu'en 2016 et la mise en route devrait être progressive.

Aucun détail financier n'a filtré, mais le contrat porte sur la fourniture d'environ 770.000 tonnes de GNL par an en provenance du Texas. Au début, le volume livré sera de 380.000 tonnes. A titre de comparaison, la France consomme environ 3,5 milliards de tonnes de gaz par an, qu'elle importe à plus de 90%.

Le contrat prévoit un partenariat de 20 ans, avec prolongation de 10 ans en option. Mais les premières livraisons n'interviendront pas avant 2019. En effet, les Etats-Unis, auparavant importateurs de gaz, ont commencé à exploiter cette source non-conventionnelle très récemment. Ils ne disposent pas encore des infrastructures nécessaires pour l'exporter.

Le gaz américain n'est pas une alternative au gaz russe

Les projets d'usines se sont multipliés, mais une seule est en chantier à l'heure actuelle, et quatre autres sont à un stade d'autorisation relativement avancé.

Le gaz de schiste américain n'arrivera qu'en 2016. Il n'est donc pas une solution immédiate à la pénurie de gaz qui, selon Bruxelles, menace l'Europe en cas de prolongement des tensions entre l'Ukraine et la Russie.

Même à long terme, alors que les industriels européens cherchent à réduire leur dépendance au gaz russe, les Etats-Unis pourraient ne pas être d'un grand renfort, selon Jérôme Ferrier, le président de l'Union internationale du gaz. "Quand ils vendent leur gaz à l'étranger, son prix augmente pour intégrer les coûts de transports et d'infrastructures, ce qui tire à la hausse son prix sur le marché domestique. C'est pourquoi les Américains feront tout pour limiter leurs exportations".

N.G.