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"Emirates n'est pas subventionnée, elle produit des richesses en Europe"

Thierry de Bailleul, le directeur général d'Emirates en France, était l'invité de Stéphane Soumier dans Good Morning Business ce vendredi 6 mars.

Thierry de Bailleul, le directeur général d'Emirates en France, était l'invité de Stéphane Soumier dans Good Morning Business ce vendredi 6 mars. - BFM Business

Thierry de Bailleul, directeur général d'Emirates en France, s'est indigné, ce vendredi sur BFM Business, des difficultés que rencontre la compagnie pour obtenir des créneaux d'atterrissage en France.

Face aux accusations de concurrence déloyales formulées à l'encontre des compagnies du Golfe, Emirates répond par les chiffres. La compagnie de Dubaï assure avoir créé en France 6.870 emplois directs, auxquels il faut ajouter 14.500 postes au sein d'Airbus dédiés à la production des avions qu'elle commande. Des chiffres qui figurent noir sur blanc dans une étude commandée par le groupe. "Nous créons de l'emploi en France quand d'autres en détruisent", a martelé ce vendredi Thierry deBailleul, directeur général d'Emirates en France.

Si la compagnie émirati procède à une telle campagne de communication, c'est qu'elle est mise en accusation par le secrétaire d'Etat aux Transports lui-même. "Cette concurrence est déloyale, (les compagnies du Golfe) touchent des subventions, ont accès à des carburants à prix coûtant, paient des redevances réduites pour leurs infrastructures aéroportuaires, et disposent d'un environnement social et fiscal avantageux", affirmait Alain Vidalies, en février.

Des pilotes qui volent 30% de plus que chez Air France

Ces propos hérissent le DG France: "Emirates n'est pas une compagnie subventionnée", rétorque-t-il. Il renvoie les sceptiques aux comptes de la compagnie "audités par PricewaterhouseCoopers, et publiés depuis 20 ans", dans le respect total des "réglementations financières internationales". Si Emirates réussit là où Air France échoue, c'est parce que "nos pilotes et hôtesses, sont payés à peu près aussi bien qu'en Europe, mais qu'ils volent 30% de plus. C'est ça le secret de la réussite d'Emirates. Rien d'autre".

"Peut-être d'autres compagnies dans le secteur sont subventionnées, je n'en sais rien. Mais pas Emirates. Et elle produit des richesses en Europe", continue-t-il. Bien plus que ses concurrentes: "toutes les compagnies aériennes n'achètent pas des millésimes entiers de Dom Pérignon, ou 57% de leur vin rouge servi à bord autour de Bordeaux !", souligne le DG, selon qui "Emirates achète en France pour 437 millions de biens et services".

Des pétitions d'élus locaux pour Emirates

Les retombées positives liées à la présence de la compagnie sont encore plus palpables en région selon lui. A Lyon, où Emirates opère cinq vols hebdomadaires "nous avons induit un nouveau trafic, en emmenant des touristes et des hommes d'affaires qui ne venaient pas auparavant (…) Les hôteliers et les professionnels du tourisme en Rhône Alpes vous le diront eux-mêmes. Monsieur Collomb (le maire de Lyon) déclare publiquement qu'Emirates apporte de la richesse économique à la région".

Portée par cette demande, la compagnie réclame "davantage de créneaux d'atterrissage, et on nous les refuse depuis un moment déjà". Alors même que "les élus locaux et les patrons d'entreprise ont signé une pétition en Rhône Alpes et en Côte d'Azur pour demander plus de fréquences sur leurs aéroports".

C'est dans ce contexte que le patron de la compagnie aérienne a annoncé de potentiels nouveaux contrats avec Airbus. "Il y a bien une nouvelle commande record d'A350 et d'A380 à l'étude, admet Thierry de Bailleul. Mon président est en train d'étudier les deux options, Airbus et Boeing, mais c'est à lui d'en parler".